Home sweet home

Je tenais à partager avec vous cette image, ce contraste saisissant qui m'a sauté au visage lorsque je suis passé devant en me rendant au rendez-vous donné par la Marmotte, jeudi dernier. Allongé sur le pas de porte d'un magasin, l'un de ces nombreux errants qu'on appelle "sans domicile fixe", parce que c'est trop dur de dire "sans domicile" tout court. Il est enfoui dans un sac de couchage qui ne parait pas trop épais, heureusement, le froid ne s'est pas encore abattu sur la ville.

Un passant s'est arrêté pour consulter la devanture, il n'aura pas un regard pour cet être humain couché à ses pieds.

Et puis mes yeux se portent à mon tour sur la devanture du commerce pour me rendre compte qu'il s'agit d'une agence immobilière. Quelle ironie.

Comments

[mirae]

Il y a tout dans cette simple photo, l'opulence, la misère, l'indifférence, la différence, l'ironie de la situation, la lumière et la nuit, l'homme debout et celui qui est couché et je suis sûre qu'on peut en trouver d'autres encore.

[wictoria]

Lundi à Paris, mon père a été touché par lui :
http://couleursdutemps.blogspot.com/2005/10/repos.html
Qui ne le serait pas, à se demander "pourquoi ?"

[berlioz]

Caelle> Oui, une cruauté que l'on croise au quotidien, hélas!

Lobita> Je me souviens aussi, quand j'étais enfant, on m'expliquait que les clochards étaient des gens qui choisissaient de se mettre hors la société. Les choses ont bien changées depuis. Ce que l'on peut faire ? Je ne pense pas que la réponse se trouve au niveau individuel, en tout cas une pas solution à long terme. Je n'ai pas vraiment de réponse, hormis une réponse politique qui prendrait trop de place ici et que j'ai déja abordée précédemment.

Malisan> Deuxième porte à droite, je te prie.

Mouette> Rien à dire de plus; entre ton commentaire et ma réponse à Lobita, tout est dit.

Ski-doo> C'est sûrement ça le pire, voir les gens se battre entre eux pendant que ceux d'en haut rigolent. Voilà les nouveaux gladiateurs, les nouveaux chrétiens jetés aux lions.

Jad> Il y a une telle banalisation de la pauvreté qu'on n'y prète plus assez attention. Et puis, on se dit qu'il y en a trop pour pouvoir la soulager. C'est comme lorsqu'on est confronté à une catastrophe, l'horreur est insoutenable, puis on s'y fait.

Laouenanig> Je crois qu'il y a des choses dont il faudrait pouvoir parler plus facilement. Je suis en train, à ton sujet, de construire un puzzle sur des présomptions. N'hésite pas à utiliser le mail.

lilou> Je me souviens d'un dessin publier en Grande Bretagne lors d'une visite de la reine ELisabeth I en Irelande. On la voyait passer dans les rues de Dublin dans son attelage et les beaux messieux sur son passage relevaient les pans de leur manteaux pour cacher les mendiants assis au sol derrière eux. Nous en sommes au même point!

Ski-doo> J'en suis intimement persuadé. C'est une pente qu'il est plus facile de descendre que de remonter.

Ski-doo> Je m'en sens flatté. Faites comme chez vous.

Telle> La fracture sociale n'est pas près d'être réduite, n'en déplaise à notre chef d'état.

[telle]

Les uns cherchent à placer l'argent qu'ils ont en trop, les autres de l'argent pour trouver une place pour dormir.

Ta photo est réussie (mais l'essentiel du sujet n'est pas là)...

[ski-doo]

Et je me rends compte qu'à titre de navigateur de blogs, je squatte le vôtre depuis quelques jours...