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Ma vie, mon oeuvre
16 octobre 2005

J'écoute et j'obéis

img_1231 Stravinsky, en plus d'avoir un sacré flair (qui ne connaît pas la célèbre truffe du père Igor ?), a révolutionné la musique du vingtième siècle. Souvenez vous du scandale provoqué par les ballets russes lors de la première représentation du 'Sacre du printemps'; musique de sauvages, pratiques de sauvages, beaucoup d'encre et d'épithètes furent versés après la première représentation en 1913. Il faut dire que, pour l'époque - Debussy est encore vivant, Igor avait fait fort; polytonalité, superposition de rythmes différents, tout est là pour produire des déséquilibres qui ne seront pas du goût de tout le monde.

Mais, ce n'est pas de cette oeuvre dont je veux vous parler. En fait, comme j'hésite entre deux, je vais vous parler des deux.

L'histoire du soldat (1917) est un opéraminiature conçut pour être ambulant. C'est la fin de la première guerre mondiale, mais personne ne le sait encore, et la formation est très petite. Sept instruments, deux acteurs un récitant. Le livret écrit par le poète Suisse Ramuz raconte la lutte d'un soldat avec le diable qui lui a pris par la ruse son petit violon. On y retrouve les thèmes chers à plusieurs cultures, la "richesse ne permet pas d'acheter l'amour" et "on ne peut avoir ce qu'on a et ce qu'on avait". En écoutant, en se rend compte que sept instruments, violon, contrebasse, basson, trompette, trombone, clarinette et percussions permettent beaucoup de variations. On retrouve la clarinette expressionniste avec des mélodies très calme, la fougue imposée par le trombone ou la trompette et un violon qui sait être multiple.

Pour choisir une interprétation, penchez vous sur le nom des acteurs car ils sont le ciment de l'oeuvre, une version qui serait dite par un moldo-valaque à l'accent douteux gâcherait tout le plaisir de l'écoute.

Oedipus rex (1927) est un mini opéra, dans le sens qu'il est assez court et, s'il est chanté contrairement à "L'histoire du soldat", il comporte lui aussi un récitant. La grande particularité de l'oeuvre, c'est la langue choisie pour toute la partie vocale, le latin. La récitant est justement là pour rappeler l'histoire au fur et à mesure du développement. Je ne vous ferai pas l'injure de vous résumer l'intrigue, sachez seulement que l'histoire ne raconte que la fin d'Oedipe. L'écriture est beaucoup plus classique, beaucoup plus mélodique, Stravinsky pastichant l'opéra de Haendel, jouant avec les personnages comme les dieux le font dans l'histoire classique. La non plus, je n'aurai pas de version à conseiller, évitez simplement un récitant à la Depardieu ou un à l'accent incompréhensible, à symptôme identique, traitement identique.

La prochaine fois, je vous parlerai de Belà Bartok, ça crissera plus dans vos oreilles.

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Commentaires
L
Décidément, chaque fois que je viens par ici je découvre des choses: je connais bien le Sacre et je n'ai pas raté la sortie de "Rhythm is it"; "L'histoire du Soldat" est un de mes morceaux préférés et nous permet d'annoblir de quelques citations la Suisse qui dans le domaine artistique patauge un peu; mais l'Oedipe, je ne le connaisais pas! Une autre lacune à combler...
B
Ski-doo> En fait, je le savais bien. C'est surtout le ballet qui avait choqué. Néanmoins je confirme que la musique était assez révolutionnaire pour l'époque. Je crois, de plus, que le travail des deux s'est fait en parallele, l'inspiration venant surtout des thèmes abordés. Mais c'est fort gentil de le préciser et fort bien venu dans ce blog multi culturel :-)<br /> <br /> Fuligineuse> Nous avions déja parlé je ne suis donc pas surpris. Il faudrait peut être que je te fasse écouter des oeuvres particulières pour tenter de te faire changer d'avis.
F
Ah, je crains bien de ne pas te suivre sur ce sentier. Stravinsky, Prokofiev, Bartok ne sont pas à mon panthéon personnel. Personne n'est parfait ! (mais j'ai adoré le jeu de mots sur le père Igor...)
S
À propos du "Sacre du printemps", je me demande si Stravinsky n'a pas d'abord été influencé par la chorégraphie imaginée et pensée par Nijinski, celui-là même qui avait pensé aller à contre-courant du ballet classique dont la plupart des mouvements sont pour la plupart exécutés sur la pointe des pieds. Nijinski, dans une recherche d'authenticité, trouvait révolutionnaire - et ça l'était - de faire des mouvements sur les talons. D'où cette perception "de musique de sauvages, pratiques de sauvages" des critiques devant le spectacle du "Sacre du printemps" dont le thème était inspiré de la Russie pré-chrétienne. J'espère que ce supplément d'information a eu l'heur de vous intéresser et de vous plaire!
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