Haut les mains! (7)

Alors, polar ou pas polar ? That is the question. Les deux auteurs, Carlo Fruttero et Franco Lucentini sont des cas à part. D'abord, ils écrivent à deux; je me suis d'ailleurs demandé de nombreuses fois comment ils s'y prenaient, un chapitre chacun, l'un écrit l'autre relit et modifie, font ils un plan avant en se répartissant le travail, etc. Et puis, d'énigme policière il n'y en a pas toujours. Prenez L'affaire D., il s'agit de trouver la fin du dernier roman, inachevé,  de Charles Dickens, "Le mystère d'Edwin Drood". Pour ce faire nos deux lascars ont demandé à Maigret, Hercule Poirot, Sherlock Holmes, Marlowe et quelques autres de se mettre en chasse et de résoudre le problème, sponsorisés par des industriels japonais.

Pareil pour L'amant sans domicile fixe dans lequel le mystère se situe dans l'identité de ce personnage étrange. Mais il y règne cette athmosphère qu'on retrouve souvent dans les polars, cette humidité et ce brouillard dans lequel on s'attend à l'arrivée d'une catastrophe imminente.

Non, si vous voulez du polar, du vrai, il vous faudra vous jeter dans les bras de La femme du dimanche et, surtout, dans les méandres tortueux de La nuit du grand Boss, chef d'oeuvre absolu de nos deux compères. Un prètre schismatique, ou presque, est tué à l'aide d'un bâton de dynamite dissimulé dans un cierge juste avant son prêche sous les yeux de représentants du Vatican, des services secrets et de l'industrie lourde. La police qui va mener l'enquête piétine, ne prend que des mauvaises pistes et va se tromper systématiquement dans ses hypothèses. Pourtant, elle finira par découvrir ce qui se tramait. L'écriture est jubilatoire, les personnages sont aussi paumés que nous en lisant le livre et on se fait mener par le bout du nez du début à la fin.

Si vous ne savez pas quoi lire cet été, courrez acheter La nuit du grand Boss.

Comments

[berlioz]

Nadaiya> Et encore deux articles à venir...

[Nadaiya]

Je note ceux-là...
Merci pour tous ces bons tuyaux...