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Ma vie, mon oeuvre
25 janvier 2007

Ne vous fiez pas aux apparences

Il était une fois deux frères qui, depuis leur plus petite enfance, partageait tout et faisaient tout ensemble. Ils avaient appris à lire dans les mêmes livres, sur les mêmes bancs, il avaient appris l'art de se battre et combattaient fraternellement dans les mêmes granges, ils avaient appris à monter à cheval et aimaient à battre la campagne de concert, le long des chemins et des sentiers. A qui ne les connaissaient pas encore, Hans et Johann semblaient des frères jumeaux.

Un jour en entrant dans le bourg alors qu'ils venaient de chevaucher le long du canal, ils entendent battre le tambour sur la place principale. Il est dit que le Roi a une fille et que cette fille est malade, en grand danger de mourir. Il est dit qu'après avoir consulté les plus grands mages et les plus grands médecins, avoir confronté les astres avec les données scientifiques, le seul remède efficace est de faire respirer une petite fleur blanche qui ne pousse que dans la forêt sombre et profonde et que l'ont dit hantée. Il est dit que celui qui la rapportera et guérira la fille du Roi aura sa main et pourra l'épouser en justes noces.

Les deux frères se regardent et, sans échanger un mot, retournent chez eux, juste le temps d'emporter quelques vivres, et repartent au galop vers la forêt sombre et profonde que certains disent hantée. Sur le chemin, à chaque courte pose ils rompront le pain pour le manger en part égale et porteront les lèvres aux même flacon. Ce n'est qu'au bout de trois jours qu'ils verront enfin la forêt tant attendue et tant redoutée.

Sortant leur épée de son fourreau, ils taillent alors les buissons d'épines qui poussent entre les troncs si serrés de la forêt qu'ils laissent à peine le passage à un humain. Ils pénètrent alors dans l'obscurité des hautes futaies à la recherche de la précieuse petite plante. Ils tournent autour des arbres en prenant garde à ne pas s'égarer, essayant de distinguer, tant bien que mal, le soleil au delà des cimes. C'est au détour d'un gros chêne qu'ils voient apparaitre le trésor tant convoité. Alors, ensemble ils descendent de leur destrier, ensemble ils s'approchent de la fleur, ensemble ils sortent leur poignard, mais si Hans l'utilise pour couper la fleur, Johann le plante dans le cœur de son frère.

Dame, une seule fleur et une seule princesse, un frère était de trop!

Abandonnant là le corps, Johann remonte sur son cheval pour retrouver les collines et les vallées claires, serrant dans son pourpoint le passeport pour son bonheur. Approchant du bourg, la nouvelle de la découverte du remède magique s'était déjà propagée jusque là et ce sont marchands et badauds, vendeuses et coquettes, qui à sa fenêtre, qui au bord du chemin, qui témoignent la joie de savoir leur princesse sauvée. Les  pétales lancés des plus hautes fenêtres pleuvent sur la tête de Johann, ses longs cheveux en recèlant plus d'un. Il arrive escorté de plus de mille personnes au château du souverain, les trompes royales annoncent son entrée dans la bâtisse drapée pour l'occasion de longs lais de velours et de brocard. Il est accompagné jusqu'à la chambre de la princesse. Il sort la fleur et la fait respirer à la princesse. Elle ouvre ses yeux.

Quelques semaines plus tard les cloches de toutes les églises sonneront pour annoncer le mariage en grande pompe de Johann et de la princesse. Toutes les familles royales, de France de Navarre et d'ailleurs, auront été conviées à un grand festin qui restera dans les mémoires plusieurs générations.

Ainsi, avec beaucoup d'amour, Johann et la princesse vivront longtemps et auront quelques enfants.

Pas très moral, me direz vous, mais l'histoire ne finit pas là.

(La suite au prochain épisode)

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Commentaires
G
Dans la vraie vie ça finit là et je sais de quoi je parle : je mourus quelque fois d'être le frère de trop.<br /> <br /> Tiens, salut Calou, comment vas-tu ?
C
La suite, la suite .... ;-) !!!
J
Bis reptitita Fulie et Julie !!!<br /> <br /> Ne nous fais pas attendre longtemps !!!
J
Que tu sais écrire, c'est une joie de te lire, vivement la suite!
F
Ne nous fais pas attendre trop longtemps pour la suite...
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