La mauvaise fin
Cette expérience, je préfèrerais ne pas la revivre et ne pas la faire vivre à qui que ce soit.
Je rentrais d'un court séjour lyonnais et m'apprêtais à rentrer quelques cartons volumineux ramenés de là bas lorsque j'avisais deux hommes et une femme en uniforme de la police se diriger vers mon immeuble, accompagnés de deux hommes en tenue blanche, masques autour du cou et sortes de pulvérisateurs à la main. Je m'enquière de la raison de leur venue et la réponse à fait courir un petit frisson le le long de mon épine dorsale; une voisine était décédée et, sans doute, pas de la veille.
J'avais bien remarqué une odeur pas très agréable ces derniers jours mais fugitive; elle était là le matin en partant et avait disparue le soir en rentrant, pas de quoi m'affoler, je pensais à un animal, voire quelque chose dehors devant les fenêtres. Aucun doute après l'ouverture de la porte par l'équipe en blanc, même prestement close derrière eux une odeur pestilentielle s'est élancée dans la cage d'escalier, une odeur de mort profonde, acre et envahissante. De plus, l'air restait immobile malgré les portes et les fenêtres ouvertes un peu partout.
Je les ai revus sortir de l'appartement, emportant avec eux leur matériel et tout un ensemble de grands sacs en plastique noir pleins et je crains que l'odeur ne persiste encore quelques temps.
Avec tout ça c'est la honte qui me fait le plus mal car j'aurais pu, j'aurais dû faire quelque chose, appeler la police ou les pompiers; il vaut sans doute mieux les faire venir pour rien que très tard.
J'avais lu qu'un employé japonais avait été découvert mort à son bureau cinq ou six jours après son décès, alors que le ménage y était fait chaque jour, car tout le monde croyait qu'il dormait. J'espère bien que ça ne m'arrivera pas.