Loi privée
Hier en allant faire quelques emplettes dans un magasin d'une chaine de vente de produits alimentaires, deux jeune spersonnes à l'entrée me tendent un petit bout de papier avec écrit dessus ce qui suit :
Madame, Monsieur,
Étudiants à l'école de Biologie Industrielle à Cergy Pontoise, nous montons notre association au profit de pays dans le besoin. Conscients du privilège que nous avons d'avoir accès aux soins et à l'éducation, notre but est de construire des bâtiments scolaires en Afrique.
Afin de récolter l'argent nécessaire pour monter notre projet, nous effectuons des ensachages dans votre Machin. Nous comptons donc sur votre générosité pour soutenir notre association.
La première chose qui m'étonne est que, dans ce quartier assez bourgeois, ils aient choisis pour leur action un magasin fréquenté plutôt par la frange la plus pauvre de l'arrondissement. Mais peut être que la porte des plus prestigieux leur est restée fermée. Je passerai sur l'expression l'argent nécessaire pour qui aurait dû être l'argent nécessaire à, je en suis pas le dernier à faire ce genre de faute. Non, ce qui m'a troublé le plus était cette petite confession de la conscience du privilège. Je sus donc allé vérifier dans mon dictionnaire préféré, le trésor de la langue française, la définition de privilège; je lis ceci :
Droit, avantage particulier accordé par une autorité, à une personne ou à un groupe, en dehors des règles communes.
En quoi, en France en tout cas, l'accès à l'éducation ou aux soins est il un privilège ? Même si au niveau mondial on ne peut que constater que nous ne sommes pas tous égaux face à ces deux accès, il n'y a pas eu une autorité mondiale qui nous l'aurait donné tout en en privant les autres. Ce n'est pas un privilège, c'est un acquis, que soit dit en passant nous sommes en train de perdre en permettant à certains privilégiés de ne pas participer à hauteur proportionnelle à leurs revenus, financé de manière solidaire par nos impôts et nos cotisations. Je paie pour l'éducation et la santé d'enfants qui, plus tard, paieront ma retraite; c'est un échange de bons procédés.
Je le signale gentiment au jeune homme au bout de la caisse où j'ai réglé mes achats. Tout ce qu'il m'a répondu a été que ce n'était pas lui qui avait écrit le texte. je n'ai pas insisté, j'aurai pu lui dire qu'appartenant à cette association il ne pouvait pas en renier le contenu mais c'eût été en pure perte; si on ne réfléchit pas politiquement à certains sujets on ne peut pas comprendre le sens de certains mots.