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Ma vie, mon oeuvre
23 août 2010

Voyage en Ouzbekistan - 4

Mardi 27 juillet 2010

IMG_8971L'angoisse nous a fait lever tôt. La toilette est sommaire et nos bagages vite faits. Après le petit déjeuner finalement plus britannique qu'autre chose, céréales, charcuterie, œufs, pommes de terre, fruits, nous nous dépêchons de rallier l'aéroport par bus. Ouf, nos bagages sont là et nous profitons des toilettes (payantes comme partout ailleurs) pour faire un brin de toilette supplémentaire et mettre des vêtements propres. Récupérer sandales, chapeaux et lunettes de soleil était indispensable. Une fois bien armés, nu pouvons nous mettre à la recherche d'un taxi pour retrouver la gare routière. Étant donnée l'heure et l'absence de vol dans l'immédiat, le choix est assez restreint. Seul un petit vieux demandant une somme astronomique (pour l'endroit) se fait connaître. La négociation n'est pas facile mais nous obtiendrons un petit rabais. Après tout, une fois convertie la somme n'est pas très grande et nous n'avons pas vraiment le choix. La voiture du monsieur semble aussi vielle que lui. Le capot avant tient avec des bouts de scotch, elle fait un bruit infernal. Le conducteur tout sourire nous dira (ou plutôt, nous comprendrons de ce qu'il dira)  "Volga, Russe, bonne voiture". Elle nous mènera à bon port et c'est l'essentiel.

Évidemment, une fois arrivés à la gare il va falloir faire reculer les chauffeurs de taxi un peu trop entreprenant pour tailler notre route jusqu'au bus. Mais une fois devant tout va très vite, nos sacs sont mis en soute, les meilleurs places à l'avant, avec vue dégagée par le pare-brise nous sont offertes et le bus s'en va.

La campagne entre Tashkent et Samarkand est très verte. Il faut dire qu'il y a une énorme irrigation (avec un immense gâchis) et les champs de coton ainsi que les rizières vont être notre paysage pendant les cinq heures que dure le trajet; nous aurons à peine le temps d'acheter des petits pâtés farcis lors d'une pose.

Enfin nous nous arrivons mais, nous sommes bien loin du centre. Et là, pas de métro. Heureusement, le conducteur du car nous indique l'endroit où nous trouverons un bus pour nous emmener au centre ville. Celui-ci nous laissera  près d'un monument que je crois identifier mais qui n'est pas à côté de notre destination, surtout quand on a de gros sacs avec soi (mais nous n'allons pas nous plaindre de les avoir retrouvés). Une discussion avec un taxi va s'engager; personne ne connait le nom de l'hôtel, personne ne connaît le nom de la rue. Et puis l'étincelle jaillit, je donne le nom du monument le plus près de la résidence, Gour Émir. Il connaît. En plus, un ouzbek intéressé par notre conversation va faire baisser le prix du transport arguant, avec gestes, que ce n'est pas loin.

Nous débarquons devant ce monument dont la beauté coupe le souffle. C'est un peu le Taj-Mahal du coin, un mausolée où les tombes des proches de Tamerlan continuent d'être vénérés. Il sera durant notre séjour notre phare, la première et la dernière des choses vues dans la journée. Nous retournerons le voir après avoir pris nos quartiers dans une maison magnifique de la vieille ville. Les chambres donnent sur une cour où poussent aussi bien des fleurs que des figuiers. L'ombre est permanente, al fraicheur délicieuse.

Notre diner aura lieu dans une choïkhona, autrement dit une maison de thé; mais ce sera bière pour nous. Un client en bonne compagnie, passablement éméché, tentera la communication. Il nous fera goûter son poisson séché qui semble être ce qu'il y a de meilleur pour aller avec notre boisson. Il ne nous lâche pas, veut nous offrir une autre bière, un poisson, etc. Nous serons sauvés par l'arrivée d'un couple russe avec lequel la conversation sera beaucoup plus facile qu'avec nous.

Nous traverserons les ruelles en sens inverse de nuit, rêvant aux contes des mille et une nuits, guettant l'irruption d'un Haroun al Rachid déguisé au détour d'un chemin en terre battue. Samarkand s'offrira à nous demain.

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