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Ma vie, mon oeuvre
31 janvier 2011

D'un souvenir l'autre

C'est après la lecture de la dernière note de Kharacho que je me suis moi même penché sur mon passé, en tentant de remonter le plus loin possible. Deux événements me reviennent en mémoire avec un grand cortège de questions. Quelle est la fiabilité de notre mémoire, la part du vrai souvenir et celle de ce qu'on a pu nous raconter, la part de la vérité et celle de notre propre mythologie qui au fil du temps tisse un nouveau récit, la part du vraiment enfoui et celle du vraiment exhumé ?
C'est donc avec un soupçon de doute que je vais donc vous narrer deux moment de ma plus tendre enfance puisque, après recoupements, je devais avoir dans les trois ans lorsqu'ils se sont passés.

Je me vois, tout petit garçon, dans la cuisine d'un huitième étage du quinzième arrondissement avec ma mère qui, je le suppose aujourd'hui, devait être dans une phase de ménage intensif. Je la vois monter sur une sorte de cube, une hotte m'a-t-on dit mais, que faisait elle par terre, je la vois monter, dis-je, pour atteindre un point hors de sa portée et choir brutalement sur le dos. La douleur fut intense, elle s'en souvient bien, voila sans doute pourquoi la scène est très présente dans sa mémoire mais, je pense que c'est la violence de la chute qui a dû marquer la mienne car il n'y a pas d'autre détail associé. Je pourrais décrire cette cuisine les yeux fermés mais, ce serai tricherie puisque nous y avons vécu jusqu'à mes neuf ans. De ce long film ne reste donc qu'une petite seconde, une vingtaine d'images d'une piètre qualité.

Sensiblement à la même époque j'allais à l'école maternelle. Les dernières années je m'y rendais seul car il n'y avait pas de rue à traverser. Une femme de service (comment dit on aujourd'hui, ATOS ?) antillaise s'occupait de nous avec beaucoup d'amour. Dans mon esprit, et sans doute doute aussi parce que mon point de vue était assez près du sol, j'ai le souvenir d'une femme assez corpulente. Elle nous aidait à mettre notre manteau, sans doute aussi nos gants, écharpes et bonnets lorsque le temps l'obligeait, elle laçait et nous apprenait à lacer nos chaussures, avec un joli nœud et ses deux boucles. Un beau nœud de rosette. Elle s'appelait Rose. Pendant très longtemps je suis resté persuadé qu'il y avait un lien de cause à effet; Rose était l'inventeuse du nœud de rosette, la Champollion de la cordonnerie.

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L
Les souvenirs c'est toujours amusant, je me rends compte avec mes frangines que sur un même événement nous avons chacune nos souvenirs précis mais bien souvent pas les mêmes....à creuser
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