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Ma vie, mon oeuvre
23 avril 2011

L'art du management

Il y a longtemps, j'ai travaillé dans une jeune pousse montante, autrement dit en bon français, une startup. L'expérience aurait pu ne pas être désagréable si je n'avais pas été embauché pour faire du nombre, chose que je ne comprendrai qu'un peu plus tard. Évidemment, l'ambiance était jeune, technique, conviviale mais, je m'ennuyais ferme et j'en ai profité pour apprendre à me servir d'un logiciel de description de partitions, ne me cachant d'aucune façon, les fac-similés étalés bien en vue sur mon bureau. Et puis, de temps en temps, une réunion venait rompre la monotonie des journées, une réunion organisée par notre chef qui ne connaissait rien à la technique, notre chef qui sentait le besoin de stimuler ses troupes et qui, pourtant ses origines n'étaient pas corses, y mettait tout son art de la tragédie et de la comédie.

Quand, lors d'une des dernières, nous sommes entrés dans la salle, le décor était déjà en place, un ensemble d'écrans sur lesquels étaient collés le logo de nos concurrents d'alors trônait sur la grande table occupant tout le centre. Nous nous sommes installés sur les sièges tout autour. Puis, en bon acteur et metteur en scène, notre chef est entré dans la pièce en ayant eu soin de nous faire attendre quelques minutes, avant de tenir le discours martial de tant de commerciaux et cadres impliqués dans le travail; soit, nous avions des concurrents mais, nous étions les meilleurs et nous allions leur en faire voir de toutes les couleurs. Joignant le geste à la parole, il a alors brandi une batte de base-ball et s'est mis à frapper les écrans ; les morceaux de plastiques volèrent au travers de la salle, les composants électroniques s'étalèrent sur le bois de la table, le verre des tubes se trouva fracassé. Tout ça pour remonter le moral des troupes qui n'était pas au bas, plus sûrement pour se faire plaisir; il avait envie de casser du matériel hors d'usage ou obsolète.

Quelques petits mois plus tard l'entreprise fut vendue au concurent étatsunien qui n'arrivait pas à s'établir en France, comme cela avait dû être planifié dès le début; une entreprise vite fondée, vite engraissée et vite vendue avec moult profits. Tant pis pour les dégâts collatéraux.

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Commentaires
W
Et bien ! une méthode de réforme de matériel pour le moins excessivement expéditive ! merci pour ceux qui ont tout ramassé, je lui aurais faire lécher le parquet à ce mec
Ma vie, mon oeuvre
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