Un dimanche de [mauvaise] pioche
Ce dimanche avait bien mal commencé. Sans réveil, la
lumière ayant peu d'influence sur mon sommeil, voilà que les voisins du
dessus ont décidé de commencer leur entraînement de boxe (corde à
sauter), de pétanque (objets roulants sur le sol) et d'autres de
karaoké (musique tonitruante) à une heure pendant laquelle je pensais
compenser des journées bien remplies. Il a fallut me résigner, la
grasse matinée ne sera pas pour cette fois ci.
Sortant de mon
lit à regret, je me dirige vers ma baignoire unique et préférée. L'eau
était tout juste tiède, ce qui, en cette saison, était un moindre mal.
Mais quant à me raser, pas question.
Mon petit déjeuner étant
réduit à sa plus simple expression, je ne m'y arrêterai pas, pas de
tartine de confiture sur le sol, pas de bol de café renversé, ni de jus
de fruits sêché, bien collant, à déplorer.
Entre ménage, musique jouée, musique écoutée, la matinée est passée sans que je la voie. Puis est venue l'invitation à déjeuner.
Étés
vous déja allés à reculons à ce genre d'invitation ? Pourtant, rien de
spécial, mes parents, mon frère ainé et sa famille et moi. Pourtant,
l'angoisse est montée bien avant de sortir de chez moi. Je n'ai pas
grand chose à leur raconter, mon frère n'a rien à me dire et il existe
une telle relation entre lui et mon père que je me demande toujours ce
que je fais là. Heureusement, il y a les petits machins à grignoter (on
ne parle pas la bouche pleine) et du whisky à siroter. Ça fait passer
le temps. Le repas fut à l'image de ce à quoi je m'attendais, propos
insignifiants, banalités à faire pleurer. La nourriture est toujours de
qualité.
De retour à la maison, une fois la machine à laver mise
sur les rails, j'ai commencé à ressentir une montée de céphalée que je
n'ai pas réussi à endiguer. Puis ce sont des nausées qui m'ont surpris
(je ne pense pas être enceint). Après avoir patienté, sans résultat,
devant la lunette des toilettes, le visage blafard, je suis allé
m'allonger sur mon lit. Suées, suivit de frissons, ça n'allait pas. Et
c'est là que je suis mort.
Pas longtemps, une heure seulement.
Mais j'ai un vrai blanc d'une heure. Ce n'était pas du sommeil,
seulement une absence. Je ne me suis pas vu depuis le plafond, pas de
trou noir ou lumineux, un rien beaucoup plus troublant finalement.
A
mon retour, plus rien, ni mal de crâne ni nausée, seulement de la
fatigue. Peut être me suis je fait enlever par des extra terrestres ?