All that jazz
Notre rencontre d'hier s'est faite autour d'un concert de jazz, en deux parties. Qui n'a jamais assisté à ce type de concert aurait été désarçonné par la première partie pendant laquelle deux personnes dialoguaient à l'aide d'instruments pas toujours conventionnels.
Ainsi, le premier devant un piano à queue joue une petite mélodie durant quelques secondes puis, se lève et se déplace de l'autre côté de l'instrument. Pendant se temps là, la mélodie jouée continue à s'entendre de manière répétée. Il l'accompagne alors d'un rythme de percussion, puis d'un autre, et d'un troisième qui se superposent au fur et à mesure. Il retourne alors au clavier et improvise le thème ainsi créé.
Bien sûr, aucune magie là dessous, simplement le deuxième intervenant qui travaille avec des micro-phones et des micro-ordinateurs, ponctionnant ici ou là, mélangeant, transformant, réinjectant le son. La complicité est visible, le pianiste intervenant avec quelques gestes cabalistiques sur le travail de l'autre.
Maintenant que la tableau est brossé, quelques réflexions.
Le grand intéret de ce concert est de voir le musicien dans son travail de construction. Il nous montre la matière à l'état brute, les notes obtenues par percussion ou grattage des cordes, amorties ou non, par frappe de la caisse avec différents outils dont ses mains, puis la superposition des différents élément pour établir une trame qui va lui servir à broder. L'ordinateur est là pour étayer sa construction, la faire varier un petit peu au gré de l'humeur de son complice. C'est intéressant mais, comme il nous l'a dit en préambule, c'est expérimental. Combien de fois suis-je allé écouter de la musique 'expérimentale', voir des films 'expérimentaux' ou autre performance 'expérimentale' ? Le problème, c'est que ces expression dépassent rarement ce stade. Il n'y a pas de vraie débouché, on a l'impression que la recherche n'aboutit jamais; c'est très frustrant. Et puis, la question se pose directement, est-ce encore du jazz ?
La photo a été prise lors de la seconde partie, beaucoup plus classique dans l'essence avec quatre musiciens, Baptiste Trotignon au piano, David El-Malek au sasophone ténor, Darryl Hall à la contrebasse et Dré Pallemaerts à la batterie. De beaux thèmes, de belles et longues improvisations mais, était-ce un état de fatigue général, je n'ai rien trouvé de très nouveau sous ce soleil.
Si vous voulez vous faire une opinion, le concert est retransmis sur France Musiques le mercredi 19 octobre à 16h, heure française.