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Ma vie, mon oeuvre
30 mars 2006

Entre chien et loup

Le genre humain me réserve souvent des surprises, pas toujours bonnes. Ce matin a été le terrain d'un nouvel exemple de ce que je préfèrerais ignorer de mes contemporains, les petites lâchetés et les grands jugements à l'emporte pièce. Résumer la situation va être difficile, mais à coeur vaillant, rien d'impossible.

Deux femmes que j'aurais la plus grande difficulté à décrire, ne les ayant qu'entendues, entrent dans la rame dont j'occupais un des sièges, un de ceux qui permettent d'observer les quais mais pas ce qui se passe vraiment autour de vous. Puis une discussion au ton élevé a commencée entre elles; le sujet était difficile à maîtriser tellement le ton était élevé, les mots choisis et la prononciation bien typique de nos banlieues. Elles finissent par en venir au mains, rapidement séparées par un passager qui sera relayé par le conducteur peu de temps après.

La question, pour moi, n'est pas dans l'attitude de ces deux personnes qui voulaient en découdre, aucune des deux ne lâchant le morceau à l'autre, comme deux chiens sur le même os; non, je reste perplexe quant aux réflexions entendues autour de moi à son propos, aux jugements tranchés émis alors que nous ne connaissions de l'histoire que son achèvement. "Elle est folle, il ne faut pas faire attention", "Elle est droguée, c'est sûr", ces propos ce rapportant à celle faisant le plus de bruit, la population prenant partie pour l'une plutôt que l'autre. Mais j'ai aussi pu entendre un "Qu'on la foute dehors, on est déja en retard" qui m'a quelque peu stupéfié. Personne n'a demandé qu'on la pende haut et court mais nous n'en étions pas loin.

Comme quoi les être humains, en situation de crise (serrés les uns contre les autres, stressés par un éventuel retard, perturbé par des cris et des violences, nous sommes en situation de crise), peuvent changer complètement d'attitude et devenir dangereux pour les autres, ceux qui les entourent comme leur propre famille.

Pour faire le lien avec l'actualité fraîche, j'inviterai nos dirigeants à se méfier de la réaction des Français, surtout de ceux qui n'ont plus rien à perdre, plus rien qu'une vie misérable et sans avenir, qu'on a rayés de la société d'un simple trait de plume, ils risquent, un jour de s'en prendre par des moyens très violents à eux.

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Commentaires
Y
Aucun doute là-dessus, tout peut arriver ! entre ce que ne feraient pas certaines personnes pour préserver leur périmètre de sécurité... et ce dont sont capables ceux qui n'ont plus rien, ça nous laisse une belle brochette de possibilités...
R
Personne n'est à l'abri d'un "pètage de cable", que ce soit en public ou en privé, , mais il faut malheureusement avoir conscience que les gens sont prêts à t'écraser si tu as un comportement qui dérange leurs habitudes, à te juger, à t'interner dans le pire des cas, et pourquoi te faire brûler sur la place publique ! J'ai remarqué qu'on n'avait pas le droit à l'erreur ... <br /> Je ne sais pas jusqu'où sont prêts à aller ceux qui n'ont rien à perdre ... puisqu'ils ont déjà tout perdu,ceux là, ils sont dans la rue, sans toit, et ceux qu'on voit dans les manifs, qui ne sont pas les mêmes (tout du moins ici dans les landes), j'ai bien peur qu'une fois l'ultime décision rendue, chacun retourne à ses petites préoccupations très personnelles, comme pour la réforme des retraites ...
L
Concernant la réaction des gens stressés et en retard ou de la lacheté dans le métro j'en ai une bien bonne. <br /> Il y a quelques mois, arrivée de l'aéroport Charles de Gaulle, je me retrouve serrée avec ma valise, mon fils de 4 ans, aux heures de pointes. Une jeune femme lui donne un coup de bague ou de sac (ou je ne sais quoi) sur le visage, le nez saigne. Je lui demande de faire attention (sans hausser le ton mais assez choquée) elle me répond. "Oh ça va, j'ai pas fait exprès". J'ai bien cru que j'allais lui rendre son coup. Mon fils a continué de saigner (en fait il a encore la cicatrice le nez) et pendant que je me battais pour le consoler et mettre un mouchoir sur la blessure, certains ont continué à faire comme si de rien n'était, d'autres détournaient pudiquement les yeux.<br /> Il ne faut surtout pas déranger aux heures de pointe!
E
C'est vrai que ça sent le souffre. La tension ambiante est bien réelle et ton exemple est une petite illustration d'un état général larvé mais pas loin d'éclater au grand jour. D'où viendra l'étincelle ? Le gouvernement ne serait pas inconscient à ce point-là quand même? Mon optimiste rame pas mal ces temps-ci.
M
tu as entièrement raison... quand on plus rien à perdre... tout est possible...<br /> <br /> je ne sais pas si cette violence symbolique et réelle, si devenir dangeureux est propre aux situations de crise... celles-ci enveniment qqchose de présent...
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