Vain et sans ivresse
J'avoue, j'ai été déçu. Peut être parce que j'en attendais trop, subjugué par ses deux premiers opus, Virgin suicide et Lost in translation. Cela n'empêche pas de remarquer sa maîtrise de la narration et sa technique irréprochable. Mais il y a un hic.
S'attaquer à un moment d'Histoire est une grande prise de risque, puisqu'on connaît déja la fin et une bonne partie du déroulement. Le parti pris de Sofia Coppola d'adapter un roman très étasunien dans la relation des événements transforme la vie de Marie Antoinette en celle d'un mannequin de mode dépensant sans compter l'argent de l'état. De plus, il est truffé de ces clichés véhiculés par les monarchistes, un tantinet révisionnistes, que Louis XVI n'étais qu'un pauvre homme, un doux rêveur, pas spécialement intelligent, plus intéressé par ses serrures que par l'état et dont la faillite viendrait de l'aide apportée à la guerre d'indépendance des futurs USA.
Je comprends bien que le centre d'intéret de Sofia est le passage de l'enfance à l'âge adulte de cette femme qui est une sorte de monnaie d'échange, un traité d'alliance personnifié; Je comprends aisément le désarroi d'une personne à qui on retire tout ce qui vient de son pays d'origine, ses vêtements, ses bijoux, ses suivantes et même son chien (c'est ce qui semble l'affecter le plus). Je ne peux accepter qu'on en fasse une simple victime de la barbarie populaire.
Du coup, malgré les nombreuses prises de vues faites à Versailles, malgré les toilettes plus soignées les unes que les autres, malgré les perruques délirantes, malgré les pointes d'humour, malgré les clins d'oeil anachroniques, je me suis ennuyé. Du coup, je n'ai pas perdu le tête pour Marie Antoinette.