Adagio con moto
Il devait être l'heure de la sortie du centre aéré, puisque classe il n'y a point en cette période pascale. Une petite bande de mômes, chacun haut comme trois pommes, accompagnée d'une jeune femme portant une grande crinière blonde, passe devant l'établissement pour lequel je travaille. C'était pour moi l'heure d'aller manger.
En passant, ils remarquent la longue rangée de deux roues motorisés alignés devant l'entrée qui, par leur nombre, peut faire penser à la vitrine d'un négociant. Et chacun de s'esbaudir, adulte y compris, devant les chromes étincelants, les marques luxueuses ou les cylindrées exceptionnelle. Ainsi, la dernière du lot, particulièrement imposante par sa largeur, sa hauteur et la collection d'accessoires qu'elle semblait accumuler (je vous passerait les détails ne connaissant, et ne voulant connaître, rien en la matière) attire leurs regards et leurs exclamations.
J'ai surpris alors ce dialogue (à vrai dire, la discrétion du groupe permettait à tout le monde d'en profiter):
La jeune femme: Ouah, Elle est vachement grosse celle là !
Le plus petit des mouflets: Non, elle est vachement moche !
Je n'ai pu réprimer un sourire béat.