Décomplexation, quand tu nous tiens
Il n'est plus étonnant de lire aujourd'hui dans les grands quotidiens que Laurence Parisot, patronne des patrons, approuve grandement les mesures fiscales annoncées par le gouvernement ni d'apprendre qu'elle défend le projet de "TVA sociale" (tiens, il me semblait avoir entendu que ce n'était qu'une idée en l'air; on nous aurait menti ?).
Savoir que les patrons sont très contents de voir transférés une partie des cotisations sociales des employeurs vers les consommateurs, c'est à dire tout le monde, met en exergue les principaux bénéficiaires de la méthode, les gros employeurs. Comme je l'ai déjà dit, mais aurais malheureusement l'occasion d'y revenir, c'est une lente marche vers la privatisation du service de santé et des retraites, l'individualisation forcenée, le retour à la loi de la jungle.
Mais il y a mieux quand elle parle de la défiscalisation des heures supplémentaires:
"La détaxation des heures supplémentaires va dans la direction d'une économie de l'offre, et la déductibilité des intérêts d'emprunt est aussi une orientation intéressante", a-t-elle expliqué, par ailleurs, en estimant toutefois que la détaxation et la défiscalisation des heures supplémentaires n'était qu'une première étape et en plaidant pour la fin de la durée légale du travail.
Voici notre futur qui se dessine. Plus d'heures supplémentaires, puisque toute heure sera une heure normale. Plus de limitation du temps de travail, aussi bien de jour que de nuit, puisqu'il n'y aura plus de limite légale. Plus de durée minimum de repos non plus. On peut supposer aussi que le sacrosaint repos dominical va disparaitre.
Je laisserai sans commentaire le dernier paragraphe de cet entretien relaté par Le Monde.
Grâce au projet de loi, actuellement étudié par le Conseil d'Etat et qui devrait être présenté en conseil des ministres le 20 juin, "la plupart des PME (petites et moyennes entreprises) vont voir leur coût du travail diminuer", a-t-elle déclaré. Cette mesure "combine la stimulation de l'offre et de la demande et je suis convaincue qu'elle est décisive". Elle a également proposé un autre coup de pouce aux petites entreprises en faisant en sorte "que la valeur d'acquisition de parts de PME soit exclue de l'assiette de l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune), comme on l'a décidé pour les œuvres artistiques".
Entretien accordé au Figaro économie du 14 juin 2007.