Choisir, pourquoi choisir ?
Où en étais je ? Ah oui, le film XXY.
L'histoire est simple et je ne pense pas dévoiler trop de choses en disant qu'il s'agit d'un épisode de la vie d'un être qui est né avec les deux sexes. Ses parents l'ont élevé comme une fille, sort souvent réservé à ces personnes opérées très rapidement après leur naissance. Mais ille1 n'est pas opéré. Et nous la retrouvons à quinze ans alors que des anciens amis viennent les rejoindre, sans doute à la demande de la mère, dans leur exil, ayant quitté peu après la naissance, sans doute par peur d'être montré du doigts, Buenos-Aires pour la côte Uruguayenne. Ils sont accompagnés de leur fils qui a sensiblement le même âge.
Disons le tout de suite, la particularité anatomique d'Alex n'est pas le sujet du film. Alvarro, le jeune homme et Alex, eu égard à leur âge, sont en pleine recherche de leur identité sexuelle et c'est celle ci qui est le vrai moteur de l'œuvre. On peut y ajouter aussi le respect de la différence; le regard des autres quand le fait de sa bisexualité, au sens étymologique, est mis à jour est éloquent, on le voit comme un monstre de foire, une anomalie tout juste bonne à générer moqueries et humiliations.
Se pose aussi la question de la normalité. L'ami, mais en est-ce un, s'intéresse à Alex sous l'angle du chirurgien plasticien qu'il est. L'intéressée refuse depuis quelques temps de prendre ses médicaments qui maintiennent son apparence féminine. Quel est son choix ? Heureusement ille est entouré d'amour qui se lit dans les yeux de ses parents et ce n'est pas forcément la meilleure des choses; c'est fou les conneries que l'on peut faire par amour. Il faudra une prise de conscience collective pour qu'enfin on pause la question du choix à Alex; mais pourquoi choisir ?
Ne vous privez pas de ce film qui ne restera sans doute pas bien longtemps à l'affiche, même si la salle dimanche était pleine. Vous ne pourrez pas oublier le visage d'ange et de démon d'Alex, celui de sage de son père ni le mépris de l'ami vis à vis de son propre fils. Vous restera aussi la petite phrase du père racontant la naissance de sa "fille", "ella ya era perfecta, perfecta", elle était parfaite, parfaite.
1 - Il n'y a pas de neutre en Français, je mélangerai donc les genres.