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Ma vie, mon oeuvre
13 juin 2008

Une certaine Afrique

"Comme vous le savez, j'aime l'Afrique"*, aurais je pu écrire car, sans être tout à fait juste, ce n'est pas complètement faux; et c'est sans doute ce qui m'a attiré dans ces deux romans que j'ai lu à la suite, même s'il sont écrits par des blancs et dans des domaines complètement différents.

kahawaLe premier est un polar sur fond historique, une grosse farce parfois grave qui raconte un vol très audacieux, le rapt d'un train de café au président Amin Dada. On passe des cours du pouvoir aux planteurs de café, on suit les déboires sentimentaux de gros ours qui font semblant, ou pas, d'être bourrus, on respire au rythme des protagoniste en souhaitant (en sachant) le résultat final. Par contre, n'espérez pas en savoir plus sur la vie en Ouganda ni sur la vie des ougandais; de celà il n'est pas question. Ce n'est qu'un livre pour distraire et en ça il est très efficace.

Même s'il a été écrit il y a plus de vingt cinq ans, Donald Westlake n'en était pas à son coup d'essai, et ce roman fait partie de ceux qui manient l'humour dans des situations qui en général ne le permettent pas. L'action s'étire pour mieux nous faire sentir l'inactivité au temps des pluies et s'accélère tout à coup dans les phases d'action.

Pour résumer, un très bon livre pour les vacances.


adarlingIl n'en est pas du tout de même du second. "American Darling" est un roman à la première personne, un voyage quasiment initiatique dans le souvenir et la douleur.

Hannah est une femme qui n'est plus toute jeune et a eu un passé sulfureux. On découvre peu à peu sa jeunesse dans une famille bougeoise, sa révolte et son engagement dans des mouvements qui n'hésitent pas à faire parler les armes et, pour ça, va être contrainte à fuir et se cacher en Afrique pour échouer au Libéria. Et le Libéria c'est loin d'être le paradis, même si on se marie à un ministre suffisamment influençable ou opportuniste pour rester quand les gouvernements passent.

Dix ans après les massacres qui ont marqué l'arrivée au pouvoir de Charles Taylor, Hannah retourne sur place à la recherche de ses fils qu'elle a été contrainte de laisser sur place. Elle y voit les plaies béantes qui sont restées et se rappelle de son passé et de celui de son entourage.

Je dois dire que j'ai été très troublé par ce livre, retardant sa fin tout en voulant en connaitre rapidement l'aboutissement. On y regarde la vie quotidienne au travers des yeux d'une blanche qui tombe de son milieu, découvre une vie qu'elle n'aurait même pas imaginée et se trouve bien malgré elle au centre d'une tragédie dont les USA sont le moteur principal. On ne peut pas en sortir intact, mais on le sait dès qu'on ouvre un livre de Russell Banks; c'est comme ça.

* Allusion à l'auteur de ce blog .

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Commentaires
T
Un renouveau du lien ?<br /> <br /> Merci pour ces conseils, je garde l'idée du deuxième.
T
Un renouveau du lien ?<br /> <br /> Merci pour ces conseils, je garde l'idée du deuxième.
F
Ah j'aime beaucoup Donald Westlake, et je ne connaissais pas celui-là ! Merci.<br /> Et comme je n'ai pas lu non plus celui de Russel Banks, me voilà bien conseillée !
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