Bis repetita placent
On peut supposer que pour qu'Europe fasse trois mômes à Zeus, il a fallut un minimum de consentement de sa part, même si l'histoire commence par son enlèvement. Il en va tout autrement avec ce qui se passe en ce moment entre elle et ses instances dirigeantes.
Il semble qu'il ne soit possible de demander son avis aux peuples qui la compose que si elle donne celui prévu à l'avance et qu'on a vendu à pleins médias des semaines et des mois avant. Comment expliquer sinon la réaction de notre actuel président, de celui du Portugal et d'autres pays qui ont choisi de ratifier le dernier traité en passant par dessus la population de leur pays respectif, face au résultat du seul pays ayant eu obligation de passer par référendum ? J'ai même entendu qu'il ne s'agissait que d'un incident de parcours, qu'on allait tout expliquer à nouveau, comme si on n'avait pas compris les enjeux, et faire voter à nouveau ce peuple souverain.
Il n'y avait pas de plan B après le non français et hollandais; il a été dit à nouveau aux irlandais qu'il n'y aurait pas de plan B, et bien ils avaient parfaitement raison. Ils en sont resté au plan A, le peignant d'une couleur différente et tâchant de nous le faire bouffer à n'importe quelle sauce.
Un exemple; pendant que monsieur le président clame haut et fort qu'il ne remet pas en cause la durée légale du travail, qu'il est partisan du travailler plus pour gagner plus, il fait débloquer par son ministre du même nom une directive européenne qui fixe la limite de sa durée hebdomadaire à 60 heures; négociable de gré à gré jusqu'à 68 heures.
Beaucoup ont dit oui à l'accord de Maastricht car ils y voyaient l'ouverture des frontières, la possibilité de voyager plus facilement avec une monnaie unique. Le revers de la médaille, c'est la kyrielle de mesures libérales, la destruction des services publiques, la dérèglementation commerciale, la perte de contrôle au niveau national; et ça c'est vu.