Allons enfants
Hier soir, j'avais rendez-vous avec mes amis Michel, François et Jean-Sebastien[1]. Évidemment, ils n'étaient pas physiquement présents et je ne suis pas sûr d'avoir été habité par leur esprit mais, le plaisir de jouer était là. Quatre semaines sans musique, même si j'ai fait profiter une fois les colchiques des alpages du son mélodieux d'un de mes tuyaux, c'est long. Nous nous sommes donc retrouvés, mon claveciniste et moi, pour sonner nos hautbois et résonner nos musettes.
Par contre, ce qui n'était pas prévu, ce sont les problèmes qui se sont abattus sur sa tête et, surtout, celle de sa compagne, durant les vacances: grossesse extra utérine, intervention par aspiration qui échoue, visite des urgences, opération et agrafage pour finir.
Mais surtout, émergent ces questions essentielles provoquées par l'événement, le désir d'enfant, le non désir d'enfant, les projets à court, moyen et long termes, la vie, quoi. Et les heures sont passées entre notes et réflexions. Je les ai quittés le coeur pincé, sachant que la discussion allait se poursuivre entre eux, d'autant plus vive que le temps ne travaille que dans un seul sens et que rien ne peut être entrepris pour eux avant un an.
[1] Michel Pignolet de Montéclair, François Couperin et Jean-Sébastien Bach, pour les intimes.