Ce serait une fois
La porte serait fermée. Pas de serrure classique, un verrou sécurisé renforcé par un clavier permettant de saisir un code trônant à côté du chambranle permettrait d'en réduire les accès . Mais Philippe, en bon professionnel aurait prévu, à l'instar de son costume, pantalon noir moulant, pull noir léger malgré son col roulé, chaussures noires souples, sans oublier le passe-montagne noir, le matériel adéquat. Plus de secret pour ce genre de matériel et, dans une obscurité vaguement interrompue par la lumière d'un feu de circulation passant au travers d'un petit hublot en verre dépoli, Philippe saurait déjouer cette maigre barrière.
Derrière la porte, un long couloir plongé dans une phosphorescence iréelle avec, à intervalle régulier, une porte qui semblerait blanche. Philippe serait obligé de consulter le plan rapidement gribouillé sur une enveloppe récupérée d'un courrier sans aucune importance, une publicité sans doute. Le temps de vérifier l'orientation du croquis, il se dirigerait alors vers la troisème porte sur sa droite. Une simple étiquette de papier, collée à même le panneau de particules, annoncerait le bureau de monsieur ***.
Philippe ouvrirait alors tout doucement la porte, basculant la poignée avec toute les précautions requises pour ne pas émettre le moindre bruit, mettant son poids sur le panneau tout en tirant vers le haut, cherchant à éviter les frottements avec la moquette d'un gris commun. Ce qui s'offrirait à sa vue lui ferait lâcher un sifflement de surprise: il n'aurait pas été le premier.