La musique adoucit les morts
Je voulais vous parler de ma répétition d'hier, de la difficulté de passer d'un répertoire à un autre compensé par le plaisir de se vautrer dans le baroque, de ma préférence évidente pour la musique de chambre et puis voilà, il y a des informations qu'il me semble plus importantes à commenter, dans le chaud de l'action.
Stanley "Tookie" Williams a été exécuté
cette nuit et mon coeur se serre, mon estomac se révulse en entendant
et lisant qu'encore une fois on a pris une vie pour sois disant en
payer d'autres qui par ailleurs sont discutables. Le grand Arnold
Schwarzenegger, ce héro au grand coeur a refusé sa grâce, l'argument
ayant fait penché la balance étant que Stanley n'avait pas demandé
pardon. Demandé pardon pour quoi ? Il a toujours clamé son innocence
dans l'affaire de neutre dont on l'accusait.
Le personnage de Stanley
"Tookie" Williams mérite qu'on s'y arrête un peu. Né dans le ghetto
noir de Los Angeles il est le créateur du gang des Crips et est sans
nul doute, il le reconnaissait volontiers, l'auteur de violence
réprehensibles. Mais, condamné en 1981 il a depuis beaucoup écrit et
militer pour empêcher les jeunes de suivre le même chemin que lui,
encourageant les dialogue, rédigeant de nombreux ouvrages en ce sens,
forme de rédemption fort à la mode aux USA et pourtant rejetée par le
gouverneur.
Une question, souvent soulevée dans ce
genre d'affaire, qui reste en travers de la gorge c'est comment
expliquer qu'un homme de vingt sept ans puisse attendre pendant vingt
quatre son exécution ? Existe-t-il torture plus angoissante que celle
là, se demander, jour après jour, pendant de longues années si ce ne
sera pas le lendemain ? Je sais bien qu'en y regardant de plus près,
c'est aussi le cas de chacun de nous, ce jour est peut être le dernier,
mais on ne m'ôtera pas de l'esprit que ce traitement reservé aux
condamnés étasuniens, très majoritairement noirs, est inhumain.
Après ça, en tout cas, Schwarzy a bien mérité son nom de terminator.