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Ma vie, mon oeuvre
13 décembre 2005

La musique adoucit les morts

img_1912Je voulais vous parler de ma répétition d'hier, de la difficulté de passer d'un répertoire à un autre compensé par le plaisir de se vautrer dans le baroque, de ma préférence évidente pour la musique de chambre et puis voilà, il y a des informations qu'il me semble plus importantes à commenter, dans le chaud de l'action.

Stanley "Tookie" Williams a été exécuté cette nuit et mon coeur se serre, mon estomac se révulse en entendant et lisant qu'encore une fois on a pris une vie pour sois disant en payer d'autres qui par ailleurs sont discutables. Le grand Arnold Schwarzenegger, ce héro au grand coeur a refusé sa grâce, l'argument ayant fait penché la balance étant que Stanley n'avait pas demandé pardon. Demandé pardon pour quoi ? Il a toujours clamé son innocence dans l'affaire de neutre dont on l'accusait.

Le personnage de Stanley "Tookie" Williams mérite qu'on s'y arrête un peu. Né dans le ghetto noir de Los Angeles il est le créateur du gang des Crips et est sans nul doute, il le reconnaissait volontiers, l'auteur de violence réprehensibles. Mais, condamné en 1981 il a depuis beaucoup écrit et militer pour empêcher les jeunes de suivre le même chemin que lui, encourageant les dialogue, rédigeant de nombreux ouvrages en ce sens, forme de rédemption fort à la mode aux USA et pourtant rejetée par le gouverneur.

Une question, souvent soulevée dans ce genre d'affaire, qui reste en travers de la gorge c'est comment expliquer qu'un homme de vingt sept ans puisse attendre pendant vingt quatre son exécution ? Existe-t-il torture plus angoissante que celle là, se demander, jour après jour, pendant de longues années si ce ne sera pas le lendemain ? Je sais bien qu'en y regardant de plus près, c'est aussi le cas de chacun de nous, ce jour est peut être le dernier, mais on ne m'ôtera pas de l'esprit que ce traitement reservé aux condamnés étasuniens, très majoritairement noirs, est inhumain.

Après ça, en tout cas, Schwarzy a bien mérité son nom de terminator.

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Commentaires
B
Mouette> C'est grand paradoxe étasunien, cette idée que tout se résout par la vengeance, oeil pour oeil, vie pour vie pndant que la religion débordant dans tous les secteurs prône un respect de celle-ci.<br /> <br /> Malisan> Je n'y voyais pas de critique, rassures toi, c'était juste une précision de ma part, ou voulue comme telle.<br /> <br /> Julie> Bien sûr, je me suis posé cette question. Là n'est pas le problème. D'abord sa culpabilité était loin d'être évidente, ensuite la mort d'un meurtrier n'a jamais redonné la vie à sa victime. Enfin, il est à noter que la peine de mort est bien plus souvent appliquée pour les noirs que pour les blancs; de là à y voir un traitement de défaveur...
J
T'es-tu demandé comment se sont sentis ceux qu'il avait tué, maltraité???<br /> <br /> si tu lit rien, peut-être quand même, s'il te plait, lis ma note d'aujourd'hui et les entrées dont je parle dedans...
M
merci de ta réponse, mais ce n'est pas même une critique, je relève aussi souvent des choses tristes, injustes, horribles, et je crois qu'il faut les relever déjà... j'étais simplement sous le coup d'une tristesse infinie aussi et prise dans ce que je dénonce de la résignation passagère ou plutôt un sentiment d'impuissance, alors que justement je défends la position inverse je crois, se dire qu'il est possible plausible imaginable de se saisir de se réapproprier la parole, le débat, le pouvoir à terme
M
Merci berlioz. Si tu allais chanter là-bas ? La musique n'adoucit-elle pas les moeurs ? <br /> Attendre l'exécution, qui porte le nom de vengeance. Car tuer pour clamer que le meurtre est amoral et illégal, quel paradoxe... Effectivement, Badinter aurait encore eu le droit à la parole.
B
Et oui, j'ai oublié beaucoup de chose en rédigeant cette note sous le coup de la colère et de l'indignation. En effet, j'ai une grande admiration pour Badinter et son travail concernant la peine de mort comme la rénovation du code pénal qu'il n'a pas pu mettre en place.<br /> <br /> Je me sens tout à fait en phase avec Cassiopée et revoit à chaque fois l'illustration magnifique qui en est faite par 'Tu ne tueras point', l'un des films du décalogue de Kieslowsky. Peut on répondre au crime par le crime ? Ma réponse est non, bien entendu.<br /> <br /> Pour répondre à Malisan, je dirai que même si ce n'est pas grand chose, je fais avec mes moyens, j'en parle (et à vous lire, j'y vois une certaine efficacité), ce qui ne m'empêche pas d'aller manifester ou signer des pétitions.<br /> <br /> N'oublions pas, pour terminer, le nombre impressionant de prisioniers en attente de leur exécution, en particulier Mumia Abu Jamal, journaliste noir sans doute victime d'un complot visant à le faire taire. N'attendons pas qu'il soit trop tard.
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