Tout va très bien
Tout va très bien, pas d'inquiétude; les trente cinq heures, déjà fragiles et pas appliquées partout redeviennent, ici ou là, trente six, trente huit ou quarante, ou plus si afinité; on échange des coupes dans le code du travail en échange de vagues promesses de création d'emplois ou surtout de maintient de l'emploi, emploi le plus souvent aidé, c'est à dire financés par nos impôts, c'est à dire par nous; moins de chômeurs seront sans doute moins longtemps indemnisés d'un montant plus faible; grâce aux votes UMP et UDF les indemnités journalières des accidentés du travail seront maintenant imposées. Tout va très bien.
Aujourd'hui, je suis allé voir avec quelques amis de la toile la magnifique exposition consacrée au photographe Sebastião Salgado à la Bibliothèque Nationale; parmi celles-ci, une série montrant la vie dans une mine d'or au Brésil. Une horrible petite voix m'a alors soufflé que je voyais là nos futures conditions de travail. Pour ça c'est simple, il suffit de rester là à se dire que cela ne risque pas d'arriver, que c'est triste pour les autres, que de toute façon, on ne peut rien faire contre, que c'est la fatalité, qu'il n'existe pas d'autre choix, pas d'autre possibilités pour les humains que de subir ce qu'une poignée de personnes a décidé pour les quelques milliards d'humains que nous sommes.
Tout va très bien; pour le moment.