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Ma vie, mon oeuvre
15 décembre 2005

Tout va très bien

Tout va très bien, pas d'inquiétude; les trente cinq heures, déjà fragiles et pas appliquées partout redeviennent, ici ou là, trente six, trente huit ou quarante, ou plus si afinité; on échange des coupes dans le code du travail en échange de vagues promesses de création d'emplois ou surtout de maintient de l'emploi, emploi le plus souvent aidé, c'est à dire financés par nos impôts, c'est à dire par nous; moins de chômeurs seront sans doute moins longtemps indemnisés d'un montant plus faible; grâce aux votes UMP et UDF les indemnités journalières des accidentés du travail seront maintenant imposées. Tout va très bien.

Aujourd'hui, je suis allé voir avec quelques amis de la toile la magnifique exposition consacrée au photographe Sebastião Salgado à la Bibliothèque Nationale; parmi celles-ci, une série montrant la vie dans une mine d'or au Brésil. Une horrible petite voix m'a alors soufflé que je voyais là nos futures conditions de travail. Pour ça c'est simple, il suffit de rester là à se dire que cela ne risque pas d'arriver, que c'est triste pour les autres, que de toute façon, on ne peut rien faire contre, que c'est la fatalité, qu'il n'existe pas d'autre choix, pas d'autre possibilités pour les humains que de subir ce qu'une poignée de personnes a décidé pour les quelques milliards d'humains que nous sommes.

Tout va très bien; pour le moment.

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Commentaires
B
Nicolas> Je ne pense pas que le problème soit là. Je reste persuadé que vouloir simplement amender le système actuel est impossible. Très rapidement le principe de la concurence mondiale fera capoter la chose dans son fonctionnement égalitaire. Sans remise en cause, profondément, des règles des échanges entre êtres humains. En ce moment, le monde appartient à ceux qui ont l'argent, c'est eux qui dictent les lois. Tant que nous seront dans cette situation rien ne changera réellement. Pour ça il faut une prise en main collective, je ne crois pas à la résolution individuelle.
N
"Qu'attendons-nous pour mordre la main qui nous nourrit si mal ?" Vous vous posez la mauvaise question. Si votre maître vous nourrit mal, nul besoin ni de le mordre, ni d'en changer. Vous avez la chance d'habiter un pays où en une heure vous pouvez, n'importe qui peut, monter son affaire, et cela dans n'importe quel secteur. On peut même se mettre à dix, cinquante ou cinq cents pour monter ensemble son entreprise, décider ensemble des conditions de travail, des salaires, du partage de la valeur ajoutée, etc. Et si vous êtes bons dans le service que vous proposez ou le produit que vous fabriquez, que les conditions de travail sont meilleures qu'ailleurs, tout le monde voudra vous rejoindre. Utopique ? En fait, je vous assure que c'est plus facile à faire que vous ne pensez. Simplement, vous raisonnez en terme de maîtres et d'esclaves - et curieusement vous vous placez dans la seconde catégorie -, et non de liberté.
R
J'ai déjà dit par ailleurs ce que je pensais de tout cela... Nausée-nausée-nausée...<br /> Mais tout va bien... Sarkozy arrive... et il ne sera alors plus question d'imposition ou de non imposition d'IJ AT... IL n'y aura plus d'IJ tout court, mais les ouvriers applaudissent... parce que lui, au moins, il dit les choses, il n'a pas peur !!! Je vous jure que j'entends ce genre de paroles dans ma boîte... venant d'ouvriers qui gagnent 9 à 10 € de l'heure !!!<br /> AU SECOURS !!!!
B
Olivier> Je pense plus que nous revenons vers Germinal, l'esclavage impose trop de devoirs!<br /> <br /> Caelle> C'est sûr qu'à force de flanquer des gransd coups de pied dans ses piliers, la France (et pas qu'elle) va finir par ce casser la margoulette.<br /> <br /> Telle> Comme tu dis. Dormez bien brave gens, nos grands hommes s'occupent de tout.<br /> <br /> Fuligineuse> J'avais l'intention, mais pas le temps, de mettre une photo du portail d'Auschwitz avec le fameux "Arbeit macht frei" en fer forgé (il y a le même à Dachau).<br /> Ce que tu rappelle fait en effet froid dans le dos, notre part de responsabilité est très grande. Qu'attendons nous pour mordre la main qui nous nourrit si mal et nous frappe tant.
F
Berlioz, tu as tellement raison que ça fait froid dans le dos.<br /> Olivier : même pas la peine de le rétablir puisque les travailleurs (pourquoi ce mot fait-il ricaner ?) contribuent d'eux-mêmes à leur propre asservissement. Ca aussi c'est un tour de force assez époustouflant.
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