Le prix du rien
Cette vitrine d'un quartier très chic de Paris, prise en photo samedi dernier, m'a amené à me poser la question de ce qu'était le luxe.
Par définition, celà devrait être tout ce qui n'est pas nécessaire ou qu'on ne peut pas s'offrir.
Pour une famille modeste, disons un adulte caissier dans un super marché avec deux enfants à charge, tout ce qui n'est pas un produit de première nécessité (existe-t-il des produits de deuxième nécessité ?) devient un luxe. Le café, un croissant, une paire de chaussure suplémentaire, le maquillage, le savon parfumé, les vacances deviennent des objets bannis du quotidien, une source d'envie, un luxe inatteignable.
Pour d'autres, ce sera tel objet dernier cri de la recherche technologique, les restaurants huppés, les voyages à l'autre bout du monde, la croisière dans les îles, la maison à la campagne.
Pour qui peut d'un claquement de doigt, sans avoir à vérifier le solde de son compte en banque, acheter un appartement de 620 mètres carrés, une rivière de diamants ou, plus modestement, un manteau de vison, que peut encore être le luxe ? Ce mot là a-t-il encore un sens ?
Ajout de 14h50
Je pense que beaucoup sont comme moi et, quand on leur dit que les patrons des entreprises du CAC40 gagnent deux millions d'euros par an, vous avez du mal à voir ce que ça fait en billets de vingt sur une table.
Alors voici une petite conversion pour mieux saisir: deux milions, c'est cent quarante trois fois le SMIC annuel; les huit millions demandés par le patron de Vinci comme prime, représentent 572 années du même SMIC et son parachutte en or, cent soixante treize millions sont évaluables à... onez mille cinq cent quatre ans de ce salaire minimum (à condition de travailler à plein temps).