Au service de l'état
Il est étonnant, au vue de ma note précédetente et des réactions qu'elle a suscitées, de constater qu'aucun changement ne s'est opéré quant à la vision que ce font les gens des fonctionnaires. On en reste à l'image d'Epinal, la vision d'un théâtre de boulevard dans la tradition de Feydeau, dans lesquels les fonctionnaires ne font rien, sont trop payés et font tout pour vous gâcher la vie, d'autant plus qu'ils ne peuvent pas être mis à la porte ce qui en fait des privilégiés.
Un tel pourra toujours vous citer un exemple d'une personne en faisant le moins possible dans son métier, regardant sa montre et partant dès son quota d'heures effectué; et pourtant, on ne voit pas ceux qui se démènent, parfois dans des conditions les pires, aussi bien dans l'Education Nationale qu'à la Poste ou à l'ANPE; on vitupère à la moindre grêve[1], oubliant que c'est un droit chèrement acquis et qu'il ne tient qu'à nous de nous en emparer.
Et puis, à y regarder de plus près, les salaires ne sont pas les mêmes que dans le privé; ces "privilèges" (regardez bien la définition dans un dictionnaire) se paient, et cher.
Alors, pour toutes ces raisons et bien d'autres que je peux avoir oublier, avant de traiter quelqu'un de fonctionnaire, n'oubliez pas que c'est un compliment.
[1] Ne pas oublier que chez les fonctionnaires, un dépot de préavis est obligatoire qui doit permettre l'ouverture de négociations pour empêcher le conflit de démarrer ou de se durcir. Mais, bien souvent, les dirigeants comptent sur un pourrissement de la situation, sur la confrontation avec les usagers et négligent cette phase qui pourrait éviter l'arrêt de travail.