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Ma vie, mon oeuvre
5 février 2007

Little brother is wartching you

Le métro est un bouillon de culture sociologique. Devant y passer de nombreuses heures chaque semaine et n'ayant pas la chance, loin de là, de pouvoir reposer mon postérieure à chaque occurrence, il est fréquent que j'observe ce petit monde qui se renouvelle souvent, que je regarde les gens et leur comportement en espace restreint.

Samedi, alors que je regagnais mes foyers (ma cuisinière a quatre feux), je restais dos à la porte du fond sans perdre une miette des agissements de mes contemporains. Il y a ceux qui se précipitent vers les sièges restés vacants, ceux qui font mur de leur corps pour pouvoir mieux s'approprier par la suite le strapontin convoité, ceux qui font semblant de dormir et ceux vraiment fatigués qui dorment debout, ceux qui s'appuient de tout leur poids sur la barre du milieu, écrasant sans vergogne les mains qui s'y cramponnent, ceux qui se laissent porter, s'appuyant sur les autres au gré des tournants, des accélérations et des freinages, ceux qui, malgré tout, déploient leur journal aux larges pages.

Et puis, j'ai vu cet homme, grand, noir, entre deux âges, le chef couvert d'un bonnet ridicule qui est entré en poussant la masse dans son dos, prenant appui des mains au dessus de la porte. Sa main droite bien étalée sur le chambranle métallique comptait six doigts.

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Commentaires
F
Ce que tu racontes pourrait être le début d'une histoire... je ne sais pas encore ce qui arrive après...
J
Aux heures de pointe, je suis debout comme tous les autres, je tiens la barre comme une bonne dizaine d'autres, lorsque je sens une main sur la mienne. Je baisse la mienne, il y a de la place et je ressens encore cette main sur la mienne. Je ressaie, même effet. Je lève mon regard et je vois que c'est un monsieur trisomique qui me fait la cour. Je lui souris amicalement et il détourne ses yeux, descendant au prochain arrêt sans plus me regarder. Je me suis dit que j'ai dû lui faire peur.
W
Il y a (aussi) ceux qui mettent la main aux fesses, l'air de rien...
Ma vie, mon oeuvre
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