Egare ses fontes
Hier soir, après de nombreux mois de désertion des salles obscures, j'ai repris contact avec le monde du cinéma. Je dois dire que je n'ai pas été déçu. Foin des films étasuniens placés sous le signe du dollar, loin des films franchouillards nous avons choisi le film d'animation Persépolis qui, s'il fait beaucoup parler de lui, le mérite amplement.
Il n'est jamais facile de résumer une intrigue sans en dévoiler les ressorts, il en est de même ici avec cet objet très visuel, très léché dans le noir et blanc somptueux et la mise en scène fluide et inventive. Sachez simplement, si vous ne le savez déjà, qu'il s'agit du récit autobiographique de la dessinatrice et réalisatrice, Marjanne Satrapy, jeune iranienne de bonne famille qui va traverser trois époques terribles, la dictature du Shah avec sa cohorte de victimes (pas grave, surtout des communistes), puis la révolution islamique avec sa dictature revencharde et ses victimes nombreuses (pas grave ce sont aussi des communistes [mais pas seulement]) et la guerre avec l'Irak et ses bombardements quotidiens, la peur omniprésente et la réponse barbare du pouvoir.
Si on rit, l'histoire n'est pas loin avec quelques rappels qu'il fait bon entendre; si la gravité s'installe ensuite, on continue de sourire et d'admirer la maîtrise de la narration, l'art de l'ellipse. N'hésiter pas à vous rendre dans les bonnes salles qui le passent, vous ne serez pas déçus.
Le rapport avec la photo ? Je l'ai prise juste après dans le le lieu de notre restauration.