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Ma vie, mon oeuvre
7 septembre 2007

L'abus con des dinosaures

On pourrait croire à la loi des séries, à la contagion de certains actes, on pourrait remettre en doute l'exemplarité des condamnations en justice. Je viens d'entendre que, à l'instar des gardiens de la paix de mon quartier, des membres de la très sérieuse compagnie républicaine de sécurité allaient comparaitre pour viol de prostituées. Il semblerait que ces hommes aient, dans les deux cas, profité de leur uniforme et de l'autorité qu'il procure pour forcer ces jeunes femmes, immigrées en situation irrégulière, à leur procurer du plaisir en échange d'une relaxe toute provisoire.

Interrogés par le juge d'instruction ils ont reconnu qu'il avaient eu tort mais que c'était dû à leur jeunesse et leur manque d'expérience.

C'est la deuxième fois que j'entends cet argument pour justifier un acte odieux; une façon de dire, mais vous remarquez qu'ils se gardent bien de le faire, qu'il n'y aucun mal à abuser d'une prostituée, après tout, c'est son métier et que la jeunesse peut excuser toutes les saloperies qu'on y produit.

J'ajouterai en circonstance aggravante qu'ils sont abusé de personnes fragiles, prises entre l'obligation de pratiquer une activité, sûrement pas choisie, par peur de répression de la part de mafieux qui les ont migrées en le leur faisant souvent payer très cher et celle, non moins violente, des services de police qui cherchent à se débarrasser de cette immigration encombrante.

Et dire qu'ils sont l'incarnation de la loi.

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Commentaires
F
Mais il s'agissait de sales types, sûrs de leur bon droit.<br /> Aucune raison de les épargner. On ne va abattre le troupeau pour autant.
E
parce qu'avec une prostituée il y a une communication ? ... je ne crois pas qu'un violeur qui recherche justement le non consentement ou qu'un pédocriminel qui cherche spécifiquement un enfant (sinon justement il irait voir une prostituée ou draguerait un-e adulte) ... trouve son compte avec la prostitution. Mais qu'au contraire, le fait de tolérer au niveau social, qu'une frange de personnes (presque exclusivement des femmes) soit sacrifiée pour les besoins prétenduement irrépressibles de quelques hommes... (je ne parle pas de quelques pervers drogués du sexe mais de clients "lambda")... <br /> Le client ne recherche pas la communication, communiquer c'est être 2 (désirs), elle ne veut que le fric et lui qu'imposer ses désirs, quels qu'ils soient. <br /> A mon avis, condamner ou interdire sans changer les mentalités est illusoire. Il y a toute une éducation à mener, dès l'enfance, sur le respect des autres, globalement. Et en particulier les questions de violences aux femmes et du respect du désir des femmes, du choix dans son vrai sens, et non d'exploiter la misère ou la destructuration de l'autre et de passer pour un choix la conséquence des inégalités sociales ou des graves blessures de la vie. La rue très jeune ne laisse que très peu de choix. <br /> <br /> Si la prostitution est à ce point nécessaire, une prostituée membre d'une association d'aide suggérait qu'un "service prostitutionnel obligatoire" soit institué, et bien entendu pour les garçons aussi... (c'était une formule un peu choc pour aider à la prise de conscience et non une suggestion bien sûr !) <br /> Je pense que bien peu de gens voudraient en arriver là... Le monde n'est pas un paradis mais on a le droit de vouloir améliorer les choses et de tendre vers ça ... au lieu de se dire "c'est comme ça, on peut pas s'en empêcher", enfin à mon avis... Je pense vraiment que les hommes (en général) valent mieux que ça.
H
Emeline, je prenais volontairement un cas extrême dans mon exemple mais ce que je veux dire, c'est que le changement des mentalités, à mon avis, ne peut se faire qu'en passant par l'acceptation de pratiques (comme la prostitution) qui de toute façon existent depuis des temps immémoriaux.<br /> <br /> Je ne pense pas que la masturbation soit un anti-exemple judicieux. On parle ici de passage à l'acte, d'activité seuelle avec une autre personne ; donc d'un désir ou d'un besoin qui ne peut ni être contenu, ni être satisfait dans la solitude. Bien sûr, les causes sont plus profondes, dans la majorité des cas, que la simple activité hormonale. Il n'empêche que la conséquence, c'est le besoin de décharger (sans mauvais jeux de mots) cette instance physiquement, sans délai. Et pour pallier cela, de manière certes toutes provisoire et symptomatique, la prostitution me semble encore la meilleure solution, oh certes pas idéale, mais préférable à une frustration aggravée ou à un viol, quelles qu'en soient les modalités.<br /> <br /> Je pense que ce rejet de la prostitution est une hypocrysie qui n'en finit plus d'être à la mode. La condamner, c'est justement mettre ceux et celles qui la pratiquent en danger, et c'est rendre plus facile leur manipulation, leur aliénation par d'autres, plus forts, plus riches ou mieux placés. Je pense que la prohibition, de manière générale, n'amène pas grand chose de bon et intensifie au contraire un certain nombre d'actes décadents.<br /> <br /> Selon la même logique, je suis pour la légalisation d'un certain nombre de drogues (je précise que je n'en pratique aucune : je n'ai donc aucun intérêt personnel là-dedans), bien que je n'aime pas voir des personnes sous leur emprise ; parce que ça éviterait du moins que des brigands vendent toutes sortes de sâletés qui détruisent le corps et l'esprit de trop de consommateurs un peu naïfs ; et aussi parce que, pour les très jeunes, ça enlèverait peut-être un peu l'attrait de l'interdit.<br /> <br /> (Ceci est une digression que notre hôte supprimera s'il le juge opportun.)
E
"je préfère, disais-je, qu'un homme paie une prostituée plutôt que de satisfaire ses besoins inassouvis sur le fils de sa voisine (par exemple)."<br /> <br /> je pense qu'il peut se masturber non ?... Comment font les femmes quand elle n'ont personne ? Et que font les hommes qui ne vont pas voir des prostituées,car la majorité des hommes n'y va jamais, il faut le savoir. Tu sais, la plupart des clients de prostituées sont en couple et père de famille ... donc il s'agit d'autre chose que d'une recherche de sexe ou de relation... D'autre part, les besoins irrépressibles qui attendent bien sagement leur heure et le lieu propice... ça fait pas très spontané ni irrepressible. Je pense que la société est habituée à fonctionner comme ça et évite de remettre en cause un pilier de la domination sexuelle... Une idée de sexe pour l'homme qui doit toujours être disponible sur le marché... je suis pas d'accord avec ça, je pense que ça peut changer par un changement des mentalités en particulier. <br /> <br /> Pour ce que tu écris sur le couple, je suis bien d'accord avec toi ! Je pensais plutôt au soir où la femme (ou l'homme) en a pas très envie et répond oui ou se laisse faire pour faire "plaisir"... ben pour moi c'est pas un viol c'est faire plaisir, être altruiste on dira... Mais bien entendu que si l'un ou l'autre insiste lourdement ou pire,va jusqu'à forcer c'est un viol ou si c'est des rapports sexuels brutaux contre la volonté, c'est un viol conjugal. J'avais plus en tête ces soirs de fatigue où on a envie d'être "tranquille" (ou de causer, ou de regarder la télé ... simplement)<br /> Enfin souvent les gens s'énervent en parlant de prostitution et j'ai pas envie de ça.
H
> Je pense qu'une société qui permet la prostitution = considère une femme comme un objet. <br /> <br /> Je pense que la société a besoin de prostituées. Je préfère qu'un homme paie une prostituée (consentante, ça c'est un autre problème ! sinon, je suis d'accord avec berlioz : gratuitement ou pas, sans consentement, c'est un viol ; et on ne parle pas ici de désir mais de décision librement consentie) ; je préfère, disais-je, qu'un homme paie une prostituée plutôt que de satisfaire ses besoins inassouvis sur le fils de sa voisine (par exemple).<br /> <br /> Le mari qui a des relations sexuelles avec sa femme, alors que celle-ci a manifesté clairement qu'elle ne le veut pas, ne respecte pas la liberté de corps de sa femme. Qu'il parvienne a ses fins au moyen d'une pression morale ou de la contrainte physique ne change rien. Pour moi, c'est une forme d'abus sexuel. C'est un viol.
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