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Ma vie, mon oeuvre
15 octobre 2007

Campagne anglaise

516V00F7JALLe pavé est impressionnant, plus de mille pages imprimées en petits caractères. Pourtant non seulement il se lit bien, mais on a du mal à s'en détacher, y compris quand on le referme après la dernière phrase.

Middlemarch raconte une tranche de vie d'un ensemble de personnages vivant au même moment dans un même lieu, une petite bourgade de Grande Bretagne vers les années 1830. On y voit des jeunes femmes emprisonnées dans leur éducation bourgeoise étriquée, d'autres qui tentent d'en sortir et se heurtent à la mesquinerie masculine; on y voit des jeunes hommes idéalistes essayant de faire changer les modes de vies, politiquement, humainement, ils seront rejetés par le microcosme des élites de la ville, obligés de fuir pour survivre. On y voit partout le poids de la religion et de l'éducation dans les modes de vie et de réflexion de l'ensemble de la population, les personnes qui en souffrent et ne font rien pour que ça change.

En fait, pour être exacte, le volume du roman permet de marquer cette fêlure dans le système, le moment ou certaines personnes de la nouvelles générations refusent l'ordre établi, le remettent en cause et brave la "sagesse" des anciens. Car le roman n'est pas noir comme certains du même auteur (de la même auteuse, soyons précis) ou comme ceux de Thomas Hardy peuvent l'être.  Un espoir est visible, on peut être optimiste sur le devenir des quelques personnages principaux, le dernier chapitre avant l'épilogue est même un peu trop hollywoodien à mon goût, trop heureux pour être honnête; on ne pouvait s'attendre à une fin si heureuse après le déroulement des aventures de chacun, un peu comme si  Mary Ann Evans, le vrai nom de George Eliot, avait voulu se faire pardonner d'avoir brosser un tableau si sombre.

Etant donné le plaisir que m'a donné cette lecture, il ne me reste plus qu'à me procurer ses six autre romans.

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Commentaires
E
souvent la fin des romans paraît trop rapide, comme si tout à coup il fallait "conclure" mais bon tu donnes envie de lire ce bouquin ! Le sujet est très sympathique, heureusement nous sommes sorti-e-s de cette morale sans morale au fond, puisqu'elle brisait un nombre énorme de gens, et tellement d'enfants.
C
Excellent choix de lecture ! Un de mes romans préférés, tellement il arrive bien à combiner destins individuels et évolutions sociales à plus grande échelle. Toutefois, les autres romans d'Eliot risquent de te décevoir par leur noirceur ; The Mill on the Floss est très très déprimant quand même... En ce moment, je lis Anthony Trollope, qui décrit lui aussi à merveille la campagne anglaise du XIXe siècle et parvient à être à la fois drôle et profond (à suivre sur mon blog !).
B
Joye> Il est amusant de voir que selon la langue de WikiPedia, le livre 'The lifted Veil' n'est pas classé de la même façon. C'est un roman pour la page française, un autre travail pour la page anglaise.<br /> <br /> Lydiel> Inversement, il faudra que je mette Thackeray à mon programme...
L
Dans la veine approchante (d'après ton descriptif), je ne connaissais que Thackeray (Barry Lindon, La foire aux vanités). Je sens que je vais découvrir celle-ci avec plaisir. Ah ! La campagne anglaise en automne ;=)))
J
Sept, je pense.<br /> <br /> Les lycéens dans le temps lisaient "Silas Marner" (histoire merveilleuse d'amour et d'adoption, elle passe aujourd'hui parfaitement), bien qu'on dise que "The Mill on the Floss" serait plus intéressant pour les jeunes (je ne sais pas).<br /> <br /> Les autres : Adam Bede, Romola, Felix Holt, the Radical, Daniel Deronda (que je ne connais que de nom)
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