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Ma vie, mon oeuvre
6 mars 2008

Un peu de progression dans la débauche, je vous prie

Quand Igor Stravinsky faisait de la musique des années 50 en 1913, c'était révolutionnaire, génial, inouï. Mais quand il continue à faire de la musique des années 50, mâtinée de classicisme, en 1951 avec son opéra "The Rake's progress", il n'y a plus rien de nouveau, c'est du déjà entendu, il n'y a plus de surprise. De plus, quand sa musique est servie aussi mollement que ce chef mou et cet orchestre mou, on finit par s'ennuyer.
Il faut dire qu'il n'a pas de chance dans cette histoire. La mise en scène se veut moderne donc elle est tapageuse, très "bling bling" avec ses changements de costumes et de décors de visu, des vestes et des robes en lamé, des animaux de toute sorte en plastique et, surtout, saisissant n'importe quel prétexte pour glisser sur scène une femme en petite tenue. Du coup, on biffe au fur et à mesure de l'inventaire de Prévert ce qui passe sur scène, un nain, une femme à barbe, des lutteurs, des fous, des médecins, un enfant, un comissaire priseur, etc. Le raton laveur se fera attendre jusqu'à la fin. Et puis, tous les symboles sont appuyés lourdement. Nick Shadow est habillé tout en noir avec une chevelure brillantinée, des rouflaquettes jusqu'aux commissures des lèvres, l'héroïne abandonnée vit une grossesse express et tout est à l'avenant.
Restent de belles voix, pas trop fortes (sans doute pas assez), chantant parfois de très beaux airs; mais celà valait il trois heures assis sur des fauteuils trop petits qui coincent le dos contre les genoux des personnes derrière et les genoux dans le dos de ceux de devant ? Heureusement, nous avons compensé le tout par une visite du foyer, magnifique salle de l'Opéra dont le plafond regorge de dorures et de peintures du XIXème siècle, un passage dans une loge pour admirer le plafond de la salle peint par Chagall et une apparition, tels deux papes libidineux, au balcon donnant sur la place. Finalement, la soirée fut bonne.

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