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Ma vie, mon oeuvre
27 mars 2008

La mère de la merveille veille

Il est des lignes de métro qui ne désemplissent jamais, quel que soit l'heure du jour ou de la nuit. C'est bien pourquoi je m'estimai fort heureux de trouver une place pour passer assis mes vingt six stations et mes vingt six tunnels, sans à avoir à louvoyer glisser ruser comme une anguille dans une boîte de sardines. J'ai ainsi pu voir le volume de la voiture peu à peu se vider de son air et se remplir de personnes de tout sexe, de tout âge, de toute condition (enfin, presque).
Tout à coup, alors que la place à la diagonale de la mienne se libère, une petite fille d'environ six ans deux mois et vingt sept jours, poussée en avant par sa mère, vient occuper la vacance, brulant la politesse à une vielle dame qui la lorgnait à juste titre. Cette dernière a su être suffisamment convaincante pour faire se lever la demoiselle et occuper le siège.
Puis, le train se vidant peu à peu de ses occupants, la petite fille sus décrite, sa mère son père, son frère sont venus occuper mon voisinage, le dernier se posant juste à côté de moi. Et je ne pouvais pas manquer de le savoir car, sous les yeux admiratifs de sa mère, il n'arrêtait pas de jouer avec son écharpe, faisant de grands gestes, me heurtant régulièrement de ses coudes et de ses genoux.
Lassé de cette agitation qui risquait de colorer mes bras et mes côtes en bleu, je me suis adressé à la génitrice du démon qui ne pouvait pas ne pas voir l'enfer que je vivais grâce à son rejeton :
- Auriez vous la gentillesse de bien vouloir demander à votre fils de faire attention à ne pas me cogner sans arrêt ?
Evidemment, comme je le craignais, la mère s'est offusquée qu'on puisse reprocher quoi que ce soit à sa merveille, élevée avec amour, tendresse et une bonne dose d'égoïsme. "Mais monsieur, vous ne pouvez tout de même pas empêcher un enfant de jouer ! C'est sûrement que vous n'aimez pas les enfants si vous le pensez" me dit elle péremptoirement.
- Ah si, j'adore les enfants, surtout bien accommodés !
Rehaussé par les yeux exorbités de la jeune femme, le silence qui suivit fut d'un grand bonheur.

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Commentaires
F
Aux petits oignons, le billet...
L
A la broche c'est bien meilleur.... et bien dommage que nous vivions dans un société de l'enfant roi...
F
Ail et persil ou sauce tomate ? Tu m'as bien fait rigoler. Et tu as bien raison de réagir ainsi ! Non aux enfants-rois (surtout ceux des autres) qui nous pourrissent la vie !
B
La mère était assise en face de moi, le père plus loin sur une banquette prolongeant la mienne, hors de ma vue, donc. Je me suis adressé au plus près.
J
Juste par curiosité, pourquoi as-tu demandé à la mère et non pas au papa de gérer son lardon ?<br /> <br /> ;-)
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