Plus dure sera la chute
Comme d'habitude, je profitais de mon trajet métropolitain en sous sol pour parcourir mon quotidien, celui qui ne porte plus fièrement au dessus de son titre la faucille et le marteau, celui qui n'est plus l'organe central du parti communiste français. Je lisais donc un article sur le sort des sans papiers dans notre doux pays, ceux qui préfèrent se jeter à l'eau plutôt qu'être reconduits à la frontière, ceux qui préfèrent la défenestration à l'expulsion vers la torture, ceux à qui on tend des pièges jusque dans les préfectures. Je lisais donc les joyeusetés des informations du jour lorsque mon voisin d'en face m'interpelle en disant : "Vous n'avez pas honte de lire un tel... journal ?". Ma réponse ne s'est pas faite attendre : "Vous n'avez pas honte de ne pas penser comme moi ?".
J'ai pu continuer ma lecture jusqu'à la station où habituellement je change, ce qui ce jour là ne changea pas.