Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma vie, mon oeuvre
8 novembre 2005

Un film qui a du chien

J'ai regardé hier soir, sur Arte et en version originale, le film 'Dogville' que je n'avais pas eu l'oportunité d'aller voir en salle.

Avant d'aller plus loin il me faut vous prévenir que je suis un inconditionnel de Lars von Trier que j'avais remarqué dès son premier long métrage 'The element of crime', polar très étrange tourné dans des couleurs jaune pisseuses, dans une humidité permanente. Était venu ensuite un autre ovni cinématographique, 'Epidemic', un film noir et blanc avec incrusté en permanence et en rouge le titre du film racontant l'histoire d'une équipe de scénaristes qui, évoquant avec une telle réalité une épidemie de peste en déclenchait une nouvelle.
Ont suivis une évocation de l'Allemagne juste après guerre, 'Europa', une série pour la télévision mettant en contact les malades d'un hôpital avec le fantôme de certains patients malheureux, 'L'hôpital et ses fantômes', 'Braking the waves' et les 'Les idiots', très remarqués à Cannes et, pour finir, avant celui qui concerne ma note, 'Dancing in the dark', mélo atypique.

'Dogville', sans vouloir déflorer le sujet, raconte l'intrusion dans une toute petite ville, quinze adultes plus les enfants, d'une fugitive dont on ne sait rien. Elle cherchera à se rendre utile et finira par subir les rancoeurs de tous les habitants, leur mesquinerie, leur violence et leur lacheté.
Lars von Trier a pris le parti d'accentuer le coté parabole en tournant le film en studio, dans un lieu extrèmement confiné, les bâtiments étant visibles  par des marques au sol avec le nom des occupants écrit ainsi que le nom des rues. Et puis, il n'a pas lésiné sur les interprètes puisqu'à part Nicole Kidman qui porte le rôle principal, on croise Lauren Bacall, Ben Gazzara, Jean-Marc Barr, James Caan et la voix de John Hurt.              
Malgré ce parti pris, ou sans doute grâce à lui, on est comme au théatre, comme au bon théatre, happé par les personnages, par leur présence tout comme on est déplacé hors le temps malgré une situation historique marquée, la dépression, par les costumes, les voitures. Par contre, l'outil cinématographique est utilisé pour découper certains plans, tourner autour de personnages, montrer une scène sous des angles différents, nous faire palper l'esprit des personnages autant que leur quotidien.

La morale de l'histoire n'est pas très belle à entendre, les victimes pouvant, selon les circonstances devenir des bourreaux, comme il est facile d'abuser de personnes en situation de faiblesse; ce n'est pas nouveau, nous pouvons le voir dans l'actualité de chaque jour, mais c'est bien de le dire dans une fable qui laisse un goût amer au fond de l'esprit.

Je ne saurai donc, vous l'aurez compris, que vous conseiller de voir, revoir ce film curieux, fascinant et magnifiquement interprété et réalisé, sur grand ou petit écran en fonction de vos possibilités. Je ne pense pas que vous le regrettiez.

Publicité
Commentaires
M
je l'ai vu comme toi sur arte... raté le début mais prise ensuite dans le tourbillon de l'étrangeté j'ai regardé jusqu'au bout ... impressionnant... non belle morale, mais c'est ainsi, pas de happy end, et tant mieux
O
J'avais trouvé, au contraire de Canthilde, Breaking the Wawes d'une troublante beauté et pas malsain du tout.<br /> Je sais que Arte rediffuse les films après minuit : je vais guetter et suivre ton conseil.
G
Et dire que je ne l'ai même pas vu ni non plus "Dancers in the dark" alors que par ailleurs j'aurais une si bonne raison de le faire.<br /> <br /> honte à moi !<br /> <br /> merci de me rappeler Lars à mon bon souvenir ...<br /> <br /> PS : lu critique mitigée sur Manderlay dans le Monde daté du 9, serait curieuse de le voir (le film pas Le Monde - puisque c'est fait - )
C
Je ne suis pas une inconditionnelle de Lars Von Trier, dont j'ai trouvé l'univers malsain, notamment dans Breaking the Waves, c'est pourquoi je n'étais pas allée voir celui-là. Pourtant, la morale de l'histoire me parle, je m'y pencherai peut-être un jour. Par contre, j'avais adoré "Epidemic", totalement délirant avec sa leçon de scénario improvisé !
Ma vie, mon oeuvre
Publicité
Derniers commentaires
Publicité