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Ma vie, mon oeuvre
17 mars 2007

Au nord, du nouveau

Celà n'aura échappé à personne, le froid revient en nos villes, un baroud d'honneur dont je me serais bien passé, et beaucoup d'autres également. Est-ce pour celà que mon samedi fut nordique, je ne pense pas, mais il était en parfaite symbiose avec la météo. Après un déjeuner frugal composé, entre autre, d'un sandwich fait de pain suédois, nous sommes allés, compagne, fils et moi, voir le film Le direktor de Lars von Trier, le seul artiste Danois contemporain que je connaisse. J'avais déjà évoqué ce réalisateur à la sortie de son opus précédent qui, je dois le dire, me fascine depuis son premier long métrage. J'avais été subjugué par Le lieu du crime, film glauque, d'un jaune pisseux, dans lequel il pleut tout le temps et où, finalement, ce sont les flics les coupables; j'avais suivi avec délice et frissons Epidémic, film en noir et blanc dont le titre reste incrusté dans l'image en rouge toute la durée de la projection; J'avais, pour une fois, suivi tous les épisodes de sa série consacrée à l'hôpital des fantômes, suite foutraque d'erreurs médicales, de fantômes apparaissant à certains malades, de couloirs sinistres, de cérémonies occultes dont chaque épisode se terminait par un petit commentaire de son réalisateur.

Ici aussi, Lars von Trier, Deus ex machina, vient présenter le film, en reflet dans les vitres d'un immeuble, au côté d'une caméra montée sur grue. Il présente sa comédie, sa manipulation, car il s'agit bien ici de ça. Un patron de petite entreprise s'est inventé un directeur responsable de toutes les mesures impopulaires. mais le jour où des industriels islandais veulent acheter l'entreprise, il faut que le directeur soit là pour signer les contrats. Le patron va dégoter un acteur de seconde zone, ne jurant que pour Gambini, un obscur auteur de théâtre avant gardiste, qui va découvrir au fil de l'eau, comme le public, qui est véritablement chaque personnage de la pièce qu'il doit jouer.

Le manipulateur est connu, même s'il est un double du réalisateur, l'action se situe donc dans la connaissance au fil de l'eau de la situation de chacun, de la découverte de l'ampleur de l'enjeu et de la grande fourberie du patron. Mais est-ce une fable sociale, je n'irai sans doute pas jusque là, même si on sent que Lars se moque continuellement de cette gestion paternaliste des "ressources humaines", du bétail dont on peut faire ce qu'on veut avec un petit peu de psychologie et de doigté.

Malgré quelques petites longueurs, le film est une véritable réussite; pas d'ennui, on rit beaucoup (il y a même un petit coup de griffe dans le dogme dont Lars von Trier est l'instigateur pincipal) et, contrairement à certains, je trouve que ce choix aléatoire des angles de prise de vue et de son ajoute à la manipulation, insiste sur le côté aléatoire de la vie d'un employé dont la carrière est jouée sur un tapis vert, pour un enjeu de gros billets.

Maintenant, ce n'est pas tout, mais il faut que tu termines ta trilogie; j'attends!

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Commentaires
C
J'ai été pour ma part surprise d'une telle dose de comique de la part de ce pauvre vieux Lars. Il utilise de grosses ficelles, mais très efficaces. Et que dire de la prestation colorée des acteurs !
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