Ce n'était pas un clown, l'Auguste.
Celà faisait bien longtemps que je n'y étais pas allé. C'est à la fois, et tout en même temps à Paris, un musée, une grande maison et un magnifique jardin.
La collection permanente du musée Rodin est installée dans les deux étages de l'hôtel Biron. Bien sûr on y trouve les œuvres du sculpteur, mais aussi sa collection particulière de tableaux et de statues classiques et une salle (mais c'est un peu peu) consacrée entièrement à Camille Claudel. On y voit une sculpture très sensible, toute en finesse qui, chose à l'opposée de l'Auguste maître, ose montrer la réalité, les ravages de la vieillesse, les corps décharnés, les chairs flasques.
Il est intéressant de voir, de salle en salle, l'expression qui se dégage aussi bien des petites pièces en terre cuite ou en marbre que des grandes sculptures en bronze (d'ailleurs, il ne faut pas rater la vitrine expliquant la fonte à la cire perdue), détailler la finesse de la taille et le choix qui est fait, selon l'expression à donner ou le détail à mettre en valeur, de donner un velouté de peau ou de laisser la pierre à l'état brut.
Et puis, pour la petite histoire; c'est le secrétaire particulier de Rodin qui lui a fait découvrir ce lieu au centre de Paris qui était laissé à l'abandon, un bâtiment bien conservé mais en danger, un grand jardin dans lequel les lapins couraient partout et l'a convaincu de l'acquérir. Il s'appelait Reiner-Maria Rielke.
Les photos: Camille Claudel "Vertumne et Pomone", Auguste Rodin "Le cri" et "La Danaïde".