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Ma vie, mon oeuvre
25 avril 2011

L'art du déménagement

Les bruits courraient déjà depuis quelques jours, radio-moquette avait répandu ses effets du haut en bas de l'immeuble, la réunion n'était donc guère une surprise. L'annonce fut crue, l'entreprise était sur le point d'être vendue, vendue au concurrent étasunien dont on était en train de nous dire le plus grand bien, le concurrent sur lequel on avait tapé si dur peu avant. Tout allait bien se passer, c'était une maison sérieuse avec beaucoup d'expérience.

Quelque jours plus tard le verdict tomba, l'entreprise était vendue, l'équipe technique, la moitié des employés, disparaissait. Pas vraiment d'étonnement, nous avions fait de même avec les filiales belges et hollandaises. La direction ne voulait pas négocier les primes de licenciement; ce fut le premier, et le plus court, conflit social que j'ai vécu.

Acte I : Au matin, arrivés tôt sur notre lieu de travail nous constatons l'absence de gardien. Prenant prétexte de la sauvegarde de l'outil de travail nous bloquons les accès à l'immeuble. Au fur et à mesure des arrivées, certains nous rejoignent, d'autres rentrent chez eux, tous discutent. L'équipe dirigeante se tient à l'écart. Elle est jeune, c'est leur premier conflit, ils ne savent pas gérer; on voit bien que des appels téléphoniques sont passés.

Acte II : Nous voyons surgir de nulle part un homme en tenue de vigile, logo de l'entreprise chargée du gardiennage sur l'épaule, venir vers nous et, arrivé à moins d'un mètre nous arroser de gaz lacrymogène, puis profiter de notre surprise pour pénétrer dans l'immeuble. L'effet est insupportable, ça brule terriblement, l'un de nous fait un malaise.

Acte III : Revenus de notre stupeur, nous apelons les pompiers, la police et bloquons à nouveau les accès pour empêcher toute fuite. La police mettra du temps pour venir mais, elle en mettra encore beaucoup plus pour ressortir de l'immeuble; nous l'apprendrons peu après, l'homme fait partie de leur maison et arrondissait ses fin de mois dans l'entreprise de gardiennage.

Acte IV : La direction impliquée à 100% dans ce fiasco accepte de négocier.

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Commentaires
T
Tenez, j'y suis précisément en ce moment ou pas loin. Cela n'aura pas été aussi violent chez nous, nos dirigeants - quoi qu'anglosaxons - ont fait les choses "comme il se devait", c'est-à-dire en tachant de respecter la législation en vigueur chez nous. Autant dire que de ce côté là, cela aura été extrêmement difficile (pour ne pas dire pénible) pour leur faire comprendre qu'il y avait des règles à respecter lors de la mise en place d'un plan social. Bref, j'attends ma notification de licenciement... ce qui me laissera d'autant plus de temps pour réaliser des sorbets. Et puisque vous avez aimé à la noisette, tentez la noix, je vous en conjure !<br /> Salutations et merci pour votre visite
E
eh bé, c'est une histoire de dé-management si je comprends bien le lien entre cette note et la précédente... pas étonnant que le monde du travail se porte si mal, dirigé de cette manière brutale et inhumaine... c'était il y a 10 ans dis tu, donc tu as probablement pu rebondir depuis comme on dit, mais tout de même ça laisse des traces d'avoir été mal-traité et mal-managé comme ça :o(
B
Lilou> Pas de souci pour moi, c'était il y a dix ans, il y a même prescription...
L
retrouve c'est mieux avec un "S"
L
juste en passant cela veut-il dire que tu te retrouve chez Pôle.....dur
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